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Grand Angle

Satire politique au Maroc : Momozemios met en image le Benkiki show

Fakhr Motii suit et tourne en dérision l’actualité politique marocaine à travers des photographies détournées et commentées. Au sommet du gouvernement, Abdellilah Benkirane est le héros malgré lui du Benkiki show.

Publié
/DR Momozemios : Comics d'l'bled

Tout à commencé avec Maroc Telecom. Scandalisé par le silence et la mauvaise qualité des services de Maroc Telecom, Fakhr Motii, alias Momozemios, lance, le 4 avril 2012, la page facebook «Pétition contre les abus de Maroc Telecom». Elle compte rapidement plus de 10 000 membres. Suite à son succès, cet ancien étudiant en systèmes d’information, aujourd’hui cadre dans une PME du secteur du bâtiment, commence à développer un concept original : traiter de l’actualité politique marocaine, par la satire, en retouchant et en détournant des photographies «Au début, c’était plutôt bon enfant, ça relevait plus de l’envie de pousser un coup de gueule». Aujourd’hui, la page facebook «Comics d’ l’blad by Momozemios» compte 330 fans plus quelques frileux qui ne tiennent pas à montrer publiquement leur intérêt pour cette forme de critique politique.

Réagissant à l’actualité politique et souvent gouvernementale, Momozemios publie régulièrement ses planches avec l’aide d’un ami. «Le problème au Maroc, c’est que les gens ne prennent pas le temps de lire et de s’informer, regrette Momozemios, alors je pense que c’est intéressant de passer l’information dans un minimum d’espace. Un support iconique est plus percutant qu’un long texte.» Son exercice de satyre est plus proche de la caricature que de la bande dessinée car elle se compose d’une ou deux cases maximum. Il est aussi passé à une sorte de mini revue de presse où chaque vignette fait référence à une actualité particulière.

«J'ai voté PJD»

«On m’a souvent reproché de trop taper sur Benkirane, mais le comble c’est que j’ai voté PJD aux dernières élections législatives», explique Momozemios. Le ton aurait été tout aussi vert avec une autre majorité, assure-t-il. S’il critique, Fakhr Motii se tient également à bonne distance des trois lignes rouges marocaines : la religion, le roi et l’intégrité territoriale. «Pour le roi, je me considère comme monarchiste ; la religion, j’estime que je ne m’y connais pas assez pour approfondir d’éventuelles critiques ; l’intégrité territoriale … je suis Marocain», explique-t-il dans un sourire.

Une bonne gestion des contraintes marocaines pour éviter toute censure ou affrontement avec les autorités. «Je sais qu’il y a plusieurs membres du PJD qui suivent mes planches, mais ça ne pose aucun problème», indique-t-il. Par contre, depuis le début, un mystérieux anonyme pirate régulièrement son compte Facebook, en dépit du fait que Fakhr Motii change plusieurs fois par semaine son mot de passe. «Il n’intervient pas sur la page, je pense que c’est seulement pour lire mes messages privés, indique Momozemios, mais je n’ai rien à cacher.» Cadre dans une PME, il pratique encore la satire en dilettante.

Politologue par l'humour

De planche en planche, il devient toutefois un fin observateur de la société marocaine et de sa sphère politique. Si Fakhr Motii se gausse dans ses planches des maladresses et des errements du gouvernement Benkirane, il refuse de l’accabler. «Je pense que le Marocain est trop passif. Il met trop facilement tous ses problèmes sur le dos d’un système pourri et de politiciens corrompus», estime-t-il. «Je vais reprendre une expression de Benkirane lui-même : «je ne suis qu’un chef de gouvernement». Il n’est plus maître de situation», reconnaît Momozemios.

Alors, après une année de gouvernement, le PJD est jugé non coupable par le co-auteur du Benkiki show ? «Là où le gouvernement me déçoit c’est quand il dit qu’on lui met des bâtons dans les roues lorsqu’il veut réaliser ses promesses de campagnes. Je veux bien le croire, mais j’aurais aimé qu’il dise qui fait ça, au lieu de se taire», conclut Momozemios.

Satire à deux faces
Auteur : Juste91
Date : le 03 janvier 2013 à 23h29
C'est pas monsieur benkiki qui jettent les journalistes en prison pour l'avoir critiquer ou même parler de lui et les assomment par des millions de dirhams d'amendes.
bravo
Auteur : tayron 91
Date : le 03 janvier 2013 à 17h22
bravo mon vieux continue comme ca il faut de plus en plus de gens comme toi pour la démocratisation au Maroc cela change des baiseurs de main et léches babouches du Makhzen .?N'est ce pas monsieur Benkiki ?
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