L’esquisse de la stratégie de développement durable des provinces du sud a été présentée, hier, au roi Mohammed VI par Chakib Benmoussa, le président du conseil économique et social. Une «note de cadrage», selon les termes d’un communiqué du cabinet royal relayé par la MAP, préparée par les services du CES. Elle «constitue la première étape dans le processus d’élaboration du nouveau modèle de développement économique et social des provinces du Sud. Un modèle qui s’inscrira dans le cadre de la régionalisation avancée, qui traitera en profondeur de l’ensemble des thématiques». Le monarque dans son discours du 6 novembre 2012, à l’occasion du 37ème anniversaire de la Marche verte, a chargé le CES de la préparation de cette stratégie.
Les détails du plan finalisé en octobre 2013
Chakib Benmoussa a indiqué dans une allocution prononcée devant le roi que l'élaboration de ce plan ne sera finalisée qu’en octobre 2013. Un délai de dix mois s’offre, ainsi, aux membres du Conseil pour présenter «les scénarios» du développement du Sahara et les moyens de leur «mise en application».
Le président du CES a souligné que cette stratégie s’inscrit dans le cadre du projet de la régionalisation avancée dont la mise en œuvre, concernant toujours les provinces du sud, nécessite entre 10 et 15 années. Toutefois, se voulant optimiste, il a estimé que la cueillette des premiers résultats sera possible dès la première étape du lancement de ce plan.
Selon Benmoussa, cette «note de cadrage» est le fruit de plusieurs contacts que la direction de ce Conseil a mené avec la présidence du gouvernement, des ministres concernés par le dossier et les acteurs économiques et sociaux du Sahara.
Le modèle actuel de développement a montré ses limites
Dans son allocution devant le roi, le président du Conseil économique et social a, certes reconnu l’effort consenti par l’Etat, depuis 1975, en vue d’assurer un développement au Sahara, mais relevé ces grandes failles : «de réelles problèmes qui empêchent l’essor économique de la région et la création de richesses locales» et «le chômage, notamment celui des jeunes sahraouis». Autant de frustrations qui nourrissent le sentiment d’ «injustice» chez une partie de la population de la région.
Benmoussa a également souligné que «le contexte géopolitique» et «le mode de gouvernance des provinces du sud n’a pas favorisé à l’émergence d’une politique participative du développement de la région».
Et de conclure que ce le modèle actuel de développement en vigueur depuis 37 ans au Sahara «a montré ses limites», appelant de ses vœux à l’élaboration d’un autre plan qui soit plus proche des citoyens et à même d’hiser le Sahara au rang de pôle économique régional, ayant de solides relations avec les Iles Canaries et les pays de l’Afrique de l’Ouest.