Mardi et mercredi, la cité universitaire de Qadi Ayad de Marrakech était la scène d’affrontements entre des étudiants et les forces de l’ordre. Tout a commencé mardi avec des heurts entre des étudiants d’extrême gauche (les bassistes) et des saharaouis. Une fille qui aurait été chassée de sa chambre aurait cherché protection auprès de ses camarades. Les avis divergent sur la partie qui a mis le feu à la poudrière. «Mais une chose est sûre, la confrontation était violente avec l’utilisation d’armes blanches et des pierres. Nous avons enregistré des blessés dans les rangs des deux factions. De même que des vitres de magasins et de voitures ont été cassées», indique une source à Marrakech.
Des scènes qui rappellent Gdim Izik
Mercredi la tension a monté d’un cran, avec des poteaux d’électricité incendiés et le recours aux cocktails Molotov. L’intervention de la police pour rétablir le calme était une nécessité. «Une entrée qui a changé la donne. Il ne s’agit plus de heurts entre sahraouis et bassistes mais entre étudiants et forces de l’ordre. Les éléments de la sûreté ne se sont pas contentés d’encercler la cité, comme c'était le cas mardi, mais d’y entrer. Ils ont épargné les chambres. En revanche, ils ont procédé à la saisie de cocktails Molotov et à quelques arrestations», souligne notre interlocuteur. Et d’ajouter que «le point saillant de la journée d’hier est la blessure du chef de la police judiciaire de Marrakech. Atteint par un objet sur le front, il a dû être hospitalisé et depuis il a regagné son poste».
La violence de ces événements n’est pas sans rappeler celle de campement de fortune Gdam Izik, de novembre 2010 à une exception près : à Laâyoune, les manifestants avaient jeté des bonbonnes de gaz sur les forces de l’ordre, à Marrakech, c’est seulement des cocktails Molotov.
«Ce matin, les hostilités ont cessé. La présence policière aux alentours de la cité universitaire est presque inexistante», indique la même source.