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Grand Angle

Les 5 ans du CCME : Un anniversaire en queue de poisson

Le Conseil de la Communauté Marocaine à l’étranger (CCME) fête ses 5 ans au lieu de 4. Conçu comme un organe transitoire d’un mandat de 4 ans, le CCME n’a vraisemblablement toujours pas rendu ses conseils au roi. Qu’ont fait ses 37 membres pendant 5 ans ?

Publié
Début juillet 2010, le premier forum des jeunes Marocains du monde. A gauche, Abdellah Boussouf, secrétaire général du CCME et à droite Driss El Yazami, président du Conseil. /DR CCME
Temps de lecture: 3'

Il y a 5 ans, jour pour jour, était créé le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) par la volonté du roi et pour 4 ans. Depuis un an, donc, le CCME survit dans une forme de flou : son mandat est théoriquement fini, mais les avis consultatifs dus au roi n’ont visiblement pas été rendus et tous les membres du Conseils sont encore en place, dans l’attente d’une nouvelle version du CCME.

Pendant 4 ans, ils ont tenté de mettre en œuvre la version transitoire du Conseil imaginé par le roi dans son discours, le 6 juin 2007, telle qu’elle lui avait été conseillée par un autre Conseil consultatif, celui des Droits de l’Homme. «Cette volonté s'inscrit dans une démarche globale, intégrée et graduelle, visant à leur garantir une participation démocratique pleine et entière dans tous les secteurs de l'activité nationale, et à assurer la défense de leurs droits et de leur dignité dans les pays d'accueil», a souligné le roi dans son discours.

Membres nommés plutôt qu'élus

Pourtant, alors qu’il insiste sur un point - l’importance de la représentation, par l’élection, des MRE - il met en place une formule transitoire du CCME aux antipodes : tous ses membres sont nommés. «Il [la première version du CCME, ndlr] lui appartient également de mettre en place de solides fondations, dans la perspective d'assurer, comme ultime finalité, une élection réfléchie et responsable, et de créer les conditions d'une large participation au scrutin, au lieu de recourir à des solutions de facilité», explique le souverain.

Finalement, en juin 2008 a lieu l’assemblée plénière d’inauguration du CCME qui dévoile la forme actuelle du Conseil. Il se compose de 37 membres, au lieu des 50 initialement prévus, tous nommés par le roi sous la proposition du CCDH. Le Conseil fonctionne sur la base d’un budget propre : 45 millions de dirhams, contre 154 millions pour le ministère des MRE, à titre de comparaison. En 5 ans, le budget du CCME gagne 4 millions de dirhams, quand celui du ministère est multiplié par plus de 2.

Donner uniquement des conseils au roi

Comme son nom l’indique la mission du CCME est désormais de conseiller directement le roi sur les choix stratégiques et politiques à faire en direction de la diaspora marocaine dans le monde. «Le travail et les fonctions du CCME sont claires, mais il y a, par ailleurs, une réelle incompréhension de ce qu’est ce rôle. Les gens croient que nous sommes là pour résoudre les problèmes de l’immigration marocaine», a constaté Mohamed Anouar Haidour, membre du CCME, syndicaliste en Espagne auprès de la Confederación Sindical de Comisiones Obreras (CCOO). «Le dahir est pourtant très clair : on ne nous demande pas d’action exécutive, ce n’est pas notre rôle», insiste Abdelghani Dades, un autre membre, journaliste au Quebec et fondateur de Atlasmedia.

Pour émettre les avis qui leurs sont demandés les 37 membres se mettent à l’œuvre par groupe thématique. «J’appartiens au groupe Mobilisation des compétences, développement social et développement solidaire, avec 5 autres membres. En 5 ans nous sommes parvenus à réunir un corpus de connaissances scientifiques de la migration marocaines assez conséquent pour contribuer à établir une stratégie des mobilités», raconte Abdelghani Dades. Mohamed Anouar Haidour a travaillé au sein du groupe de travail «évolution des politiques publiques dans le domaine migratoire» avec 5 autres membres «nous avons réalisé de très nombreuses réunions et rencontré les grands acteurs et institutions en charge des MRE. Par la suite, nous donnions des avis sur la façon dont ils travaillaient. Aucune de ces réunions n’étaient publiques», explique-t-il.

Nombreux désacords

Au regard des témoignages des différents membres du CCME que j’ai pu interroger, la principale difficulté a été rencontrée au moment des délibérations de groupe. Au moment de formuler précisément les avis à donner au roi, lors des assemblées réunissant plusieurs groupes de travail, «les membres, parfois, ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur certaines questions particulièrement sensibles, comme celle de la religion. Malheureusement, nous manquions de temps pour discuter entre nous afin de résorber ces divergences», estime Paul Dahan, membre du CCME, psychanalyste et directeur du Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM) à Bruxelles.

«Il n’y avait pas toujours l’unanimité sur les avis à émettre, entre les groupes, et dans chacun d’eux. Alors, quand la situation se présentait, on émettait les deux avis dominants», précise Abdelghani Dades. «C’est aussi tout l’intérêt de la chose : confronter des opinions différentes», conclut Mohamed Anouar Haidour.  «Mon expérience au sein du CCME a été pour moi, dans le cadre de mon travail, une expérience très enrichissante», tient à souligner Paul Dahan.

Chaque groupe a, en 2011, la dernière année, théoriquement, d’exercice du CCME, rendu un rapport complet. «Chaque année, on a remis un bilan. Au bout des 4 ans, notre dernier bilan, beaucoup plus étoffé, essai de répondre aux questions que se posent le pouvoir politique marocain sur la stratégie en matière de politique migratoire», Paul Dahan. Une foule de réflexions ont donc été menées, des bilans réguliers ont été remis à la direction du CCME, pour quel résultat ? 

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Auteur : amir
Date : le 02 janvier 2013 à 20h31
on se moque de qui?
CCME= Cinéma Coûtteux des Magouilleurs de l'Etranger.......
Auteur : pouic2011
Date : le 27 décembre 2012 à 12h35


Le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger a fini depuis un an son mandat officiel,pourtant depuis décembre 2011,rien a filtré.

Le Cinéma Coûteux des Magouilleurs de l'Etranger a été créé par Dahir Royal pour donner conseils au Roi.en matière de politique et de stratégie globale à l'égard de la dispora Marocaine.

Depuis 4 ans,ils attendent l'accord du Roi,un partenariat certes mais pas de comptes à rendre....
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