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Sans surprise, le nouveau premier secrétaire de l’USFP est Driss Lachgar. L’ancien ministre des Relations avec le parlement (janvier 2010-janvier 2012) a été élu à l’issue du second tour, et avec une confortable majorité : 848 voix contre 650 pour son rival Ahmed Zaïdi. C’est la première fois, dans l’histoire du parti de la Rose, qu’accède à sa tête un militant qui n’a ni vécu la colonisation française ni connu le bras de fer des années soixante, entre les leaders de la gauche et le roi Hassan II. Une élection qui marque une rupture avec l’époque des figures historiques. Le principal défi de Driss Lachgar, 59 ans, saura de repositionner l’USFP usées par douze années passées au gouvernement.
Avec Lachgar toutes les options sont possibles
Quelques minutes après son élection, et dans des déclarations à 2M, le successeur de Abdelouahed Radi, a tendu la main à tous les USFPéistes, y compris ses rivaux, à travailler ensemble pour repositionner le parti à la tête du paysage politique marocain. Se gardant de tout triomphalisme, il a précisé que «l’USFP a besoin de toutes ses composantes et compétences», soulignant que la gestion des affaires de la maison socialiste sera «collégiale» et non entre les mains d’une seule personne. En revanche, Ahmed Zaïdi, le candidat malheureux, a refusé de répondre aux questions des journalistes, lançant un laconique «sans commentaire».
Se voulant l’homme de la continuité, Lachgar a tenu à rassuré la classe politique nationale sur le positionnement de l’USFP dans les rangs de l’opposition. «Ce n’est que la conséquence des résultats des dernières législatives», a-t-il expliqué sur 2M. Mais avec Lachgar, aucune option n’est à négliger y compris une entrée au gouvernement, comme le souhaitent ardemment Hamid Chabat et Abdelilah Benkirane, et même un renversement du gouvernement dirigé par les islamistes pour former une coalition avec l’Istiqlal et le PAM.
Deux formations avec lesquelles, le premier secrétaire entretiennent de solides relations. C'est surtout grâce à sa proximité avec le fondateur du PAM, Fouad Ali El Himma, qu’il a été propulsé en janvier 2010, ministre des Relations avec le parlement. C’était son come-back après trois années de traversées du désert à cause de son échec aux législatives de 2007. Une période au cours de laquelle, Lachgar a tout tenté pour occuper la scène médiatique au point de flirter avec les islamistes du PJD, notamment Mustapha Ramid.
Benkirane ne détient plus le monopole du populisme
Après Hamid Chabat, voilà Driss Lachgar. Le nombre des spécialistes en populisme croît. Il y a quelques mois, seul Abdelilah Benkirane occupait ce terrain. Maintenant, il a de nouveaux concurrents à sa mesure et qui peuvent lui tenir tête. Cette élection confirme l’émergence de nouveaux leaders politiques qui refusent de cogiter ses déclarations avant de les balancer aux militants et aux médias. Une génération qui n’éprouve le moindre scrupule à renier ce que la veille, elle a affirmé. Amnésiques ? Surtout pas. Certains les appèleront plutôt opportunistes.
Dans l’ensemble, la consécration de Driss Lachgar est logique. Déjà, ses fidèles contrôlent la section féminine de l’USFP et une large partie de la jeunesse. Le 9ième congrès de l’USFP poursuit encore ses travaux, au menu figure l’élection de la Commission administrative, composée d’environ 300 membres, et du bureau politique.
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