Menu

Tribune

Maroc : Film "Femmes écrites", et si ce n'était que culture ?

Oser, avoir le courage de sortir de l'habituel, du politiquement correct, enfreindre, soulever le voile, voila ce que Lahcen Zinoun, a fait dans non nouveau film "Femme Ecrite" campée admirablement par Fatym Layachi.

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

Zinoun est un danseur, un chorégraphe, un sculpteur du corps féminin, sa démarche est loin du voyeurisme ou du vulgaire, sa démarche est noble, il a retranscrit, fixé par l'image de ce qui existe, ce qui se pratique, ce que la femme endure, pour plaire, pour exister, pour subsister.

La pratique du tatouage a longtemps servi à regrouper des ethnies, un code pour se reconnaitre, pour exorciser des maléfices, pour protéger les enfants,  avec le khôl pour les yeux l'unique maquillage permis. 

A l'heure de la nouvelle Constitution, d'un Maroc qui bouge, des amoureux sur les bancs publics, des droits humains, d'une liberté amorcée, d'une démocratie en marche, laissons s’il vous plait à la culture écrite ou cinématographique le droit d'exister et d'être libre, et à chacun d'y adhérer ou non mais sans démolir, annihiler toute la démarche intellectuelle, matérielle, physique, humaine pour faire un film.

Zinoun a rapporté un moment de vie de nombreuses jeunes femmes perdues dans le Tafilalet ou l'Anti -Atlas, sous l'autorité familiale, caïdale ou policière, dans son authenticité, mais la vérité dérange toujours, on aime encore tirer les rideaux et faire place nette, car la hchouma, sévit telle une épidémie.

Tout existe, par égard Zinoun a priviligié le rêve, il a donc  baladé sa caméra calmement, en s'attardant peut-être un peu plus sur le joli corps de Fatym, mais ne faut-il pas exagérer des fois pour interpeller?  Le nu dans la peinture est un des plus nobles exercices, seulement il faut le savoir, car tout est question d'éducation, c'est notre abyssal problème, l'éducation de la jeunesse est l'unique issue pour réveiller le sens civique, rendre la violence verbale ou physique superflue et inefficace.

Où sont les éducateurs ? Peu de conscience professionnelle et beaucoup de mépris.

Tout un chacun a le droit d'avoir son avis, d'apprécier, d'aimer, de détester, mais avec égard sans tuer l'initiative et le talent.  L'usage d'épithètes  indignes est inutile, car nous avons souvent remporté le trophée de la démolition.

Je souhaitais apporter ce témoignage car étant proche du milieu cinématographique, j'en connais les turpitudes et les tribulations, sachons reconnaitre la démarche quelqu'en soit le résultat, car il faut la niaque, le courage et bien sûr le talent pour entreprendre, c'est une gestation personnelle et douloureuse.

Après tant d'efforts, comment peut-on interdire le fabuleux documentaire de Kamal Lachkar? Un témoignage inédit d'un moment de vie de la communauté juive à Tinghrir.

 La responsabilité incombe aux éducateurs et aux programmateurs des livres scolaires qui ont volontairement omis de souligner cette présence juive, car familière des périphéries. Nos jeunes aiment passionnément comprendre et  apprendre,  cette connaissance apporte le respect, le partage et peut-être la paix.

Je constate avec perplexité cela, ensuite on se glorifie du Nobel de physique 2012, juif d'origine marocaine, il fait l'unanimité, on cherche à l'approcher, pourquoi?

On ne nait pas homme, on apprend à le devenir, alors débarrassons nous de tout amalgame. Ne mêlons ni politique, ni religieux car la Culture qui a enfanté le Cinéma est au-delà de tout, elle est la découverte de l'universel, de l'intime, du particulier, et de l'AUTRE.........dans le respect et l'authenticité.

Tribune

Maguy Kakon
Femme politique et auteure
...
Auteur : natalinho
Date : le 15 décembre 2012 à 06h09
Parfaitement en accord avec votre témoignage. Mes respects !
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com