Après trois ans de travaux, le «très attendu» tramway de Casablanca, effectuera, comme prévu, son premier vrai voyage demain, mercredi 12 décembre. La cérémonie d’inauguration, qui sera présidée par le roi Mohammed VI, verra également la présence du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, a fait savoir l’AFP ce mardi, citant un communiqué de Matignon.
Le projet du tramway de Casablanca, ayant nécessité au total un investissement de l’ordre de 5,9 milliards de dirhams, a été construit en partenariat avec le groupe français Alstom et sera exploité par la Régie autonome des transports parisiens (RATP) via sa filiale RATP Dev. Le Premier ministre français, qui fait actuellement l’objet de plusieurs critiques, ne pouvait ainsi manquer l’inauguration du tramway casablancais. Ce n’est toutefois pas le seul objet de sa visite au royaume.
Une dizaine de ministres français au Maroc
La visite d’Ayrault au Maroc, durera, en effet, deux jours et constituera son troisième déplacement à l’international, après l'Asie du Sud-est et l'Allemagne. Une importante délégation ministérielle accompagnera le locataire de Matignon. Selon l’AFP, une dizaine de ministres français seront au rendez vous dont Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, Christiane Taubira, ministre de la Justice et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, qui participe par ailleurs, mercredi à Marrakech, à la réunion des «Amis du peuple syrien». La ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, native du Maroc, fera également partie du voyage.
300 millions d’euros
«Les relations franco-marocaines sont extrêmement denses et variées. Ce voyage sera l'occasion d'un nouvel élan, d'une nouvelle dynamique», affirme une source diplomatique à Paris, citée par Reuters, évoquant un «partenariat d'exception». Preuve en est, plusieurs contrats seront paraphés durant la visite d’Ayrault au Maroc, pour un total de 300 millions d'euros, indique la même source. Un accord sera, entre autres, signé avec EDF pour l’attribution d’un parc éolien, pendant que trois autres concerneront la construction de la ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca.
Aussi, quatre conventions seront signées dans le domaine bancaire et porteront sur 280 millions d’euros de prêts.
«Une dimension particulière»
Jean-Marc Ayrault sera par ailleurs reçu en audience, au cours de sa visite, par le roi Mohammed VI. Une rencontre avec le Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane figure également au programme. Cette rencontre a «une dimension particulière, puisque c'est la première fois que le nouveau gouvernement français rencontre le gouvernement marocain issu des urnes lui aussi dans le courant de l'année 2012», affirme-t-on à Matignon. Une rencontre qui intervient aussi une semaine avant la visite officielle de François Hollande en Algérie, prévue les 19 et 20 décembre prochains. Une «coïncidence», selon Matignon.
«Il y a une coïncidence des dates entre les deux déplacements, mais qui n'est pas voulue», assure-t-on. «Ce n'est parce qu'on va avoir de bonnes relations avec l'Algérie qu'on va avoir de mauvaises relations avec le Maroc. (...) Il n'y a pas de concours de beauté, pas de compétition», rapporte Reuters. La France est actuellement le premier partenaire économique du royaume. Plus de 750 entreprises françaises y sont installées. Néanmoins, durant les huit premiers mois de 2012, la République a perdu sa place de premier fournisseur du Maroc au profit de l'Espagne.