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Grand Angle

Maroc : Le ramadan, source de stress et de tensions sociales ?

Drôle de relation entre des sujets/citoyens du Royaume (essentiellement les urbains) et la période du mois de jeûne. En effet –et on ne reviendra pas sur le retour à l'horaire GMT- stress, tensions, pressions, intolérance,…sont exprimés par des hommes et des femmes, en mal de vivre durant cette période.
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Une situation à la fois paradoxale et (difficilement) compréhensible. Personne n’oblige quiconque à jeûner. Par contre, on se doit de respecter autrui, et ce, dans toutes les circonstances. Concert de coups de klaxons, agressivité verbale (et parfois physique), coup de gueule,…sont de mise durant la période du mois sacré. Pour la sagesse, la générosité, la douceur ou encore l’amabilité, il faudra repasser.

Et la communauté marocaine installée à l’étranger. Comment vit-elle le ramadan ? Pas de plages horaires professionnelles aménagées. Etablie au sein d’environnement pas forcément propice à l’exercice de la foi, elle doit faire face à des contraintes, franchir des obstacles, contourner des subtilités, dépasser la médiocrité, cohabiter avec le mépris,… Et malgré tout, elle ne se plaint pas. Autant dire que certains pourraient en prendre de la graine.

Le ramadan, faut-il le rappeler, est un des cinq piliers de l’Islam. Ceux qui «n’appliquent» pas les quatre autres piliers ne sont pas (et ne doivent pas se sentir) dans l’obligation de se faire violence (sur fond d’hypocrisie) en observant le jeûne du lever au coucher du soleil. La relation avec le sacré (et la sacralité) est (et doit) rester strictement personnel.

Au Maroc, on vit quasiment les uns sur les autres. On s’épie pour mieux se copier et se neutraliser. Tout le monde veut plaire à tout le… monde. On tente de se différencier de l’autre alors qu’on lui ressemble tellement. On veut épater la galerie et tous les moyens sont bons y compris les mesquineries. Dommage, vraiment dommage, que cette compétition ne soit pas effective pour tout ce qui concerne l’exercice plein du respect, du savoir être et du savoir vivre, de la politesse et de la courtoisie. Etre un citoyen lambda, quoi.

Devant la crise identitaire et existentielle ambiante, chacun tente d’exister comme il peut. Comment ? Au travers de son appartenance sociale, de la marque de son véhicule, et le plus souvent de par sa proximité (souvent virtuelle) avec les cercles de pouvoir. Autant dire vivre sa vie par procuration, tel un conte de fée.

De facto, dur, dur, de grandir et de s’assumer. D’assumer, qui on est et pas ce qu’on a. D’accepter ce qu’on a et ce qu’on est. D’arrêter de se conduire tel un suiveur sans âme ni conviction. Sans savoir le pourquoi du comment. Se poser les bonnes questions. Commencer à se projeter, à gamberger sur sa vie, sa place dans son environnement,…. Si la violence n’a jamais rien résolue, la jalousie, elle, a toujours participé activement à cloisonner les groupes d’individus et à produire de la haine.

Ceci conjuguer à cela. On commence à mieux comprendre pourquoi le ramadan peut être, pour certains individus, une période particulièrement délicate et surtout tortueuse pour des hommes et des femmes en proie à une modernité, sans avoir pu bénéficier des outils qui permettent de bétonner une personnalité, de tracer un caractère, de s’affranchir d’un tempérament et d’être porter par des convictions. Y compris religieuses.

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