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Grand Angle

Crise économique : L'industrie textile marocaine à la peine

«Nous ne savons plus à quel saint se vouer. Nous n’avons aucune visibilité, on n’arrête pas de nous dire que tout va bien, que le Maroc n’est pas touché par la crise économique. Cette situation est devenue intolérable et particulièrement difficile à vivre. En clair, on n'en peut plus !», déclare un chef d’entreprise qui a préféré garder l’anonymat.
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Sont-ils nombreux à souffrir en silence ? A exprimer un sentiment de détresse voire de ras-le bol ? A appréhender le pire ? Selon les témoignages d’entrepreneurs et les informations collectées (et recoupées), le doute s’est installé chez les donneurs d’ordres marocains.

C’est avec une certaine peur au ventre que des dirigeants d’entreprise se rendent quotidiennement au bureau. Les carnets de commande ? «Ils fondent comme neige au soleil», indique un opérateur dans le secteur du textile. Ainsi, irrégularités des commandes, absence de visibilité commerciale,…sont devenus le lot journalier des chefs d’entreprises de plus en plus inquiets.

Mais c’est bien le secteur du textile qui éprouve les pires difficultés. En effet, la crise économique internationale a eu raison des «textiliens» marocains. Après une période radieuse en 2007, voilà que ce secteur d’activité peine à maintenir la tête hors de l’eau. Et ce ne serait que le début de la chute.

Alors que l’organisation professionnelle du secteur, à savoir l’AMITH (Association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement) table sur un fléchissement de l’ordre de – 10 %, certaines voix s’élèvent et elles se veulent (beaucoup) plus pessimistes.

«On ne va pas engager une bataille sur les chiffres. C’est un débat totalement stérile. La réalité, l’authentique, elle a un goût très amer. La tendance est très mauvaise et le baromètre est passé en dessous de 0. Des sites de production à Casablanca, par exemple, ont décidé de stopper des lignes de production», annonce un chef d’entreprise.

Du coup, ceux sont des milliers d’emplois détruits chez des populations déjà très vulnérables. Dans la banlieue de la capitale économique se trouve le quartier industriel de Ain Sebâa, fief du textile national. Difficile de ne pas se rendre compte de l’étendue des dégâts commis par la crise économique dans les marchés européens.

Rabat, capitale administrative du pays, n’est pas non plus en reste. On parle de plus de 200 millions de dirhams de chiffre d’affaires de perte pour les entreprises de textile. Là aussi, les conséquences…réelles sur le bassin d’emploi sont sans appel. Plus de 2000 personnes ont perdu leur activité.

Alors, si le Maroc ne connaît pas la crise -comme prétendent certains officiels- des marocains, eux, la subissent.

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