Des enseignants et des administrateurs du lycée Maurice Utrillo de Stains en Seine-Saint-Denis organisent une grève, ce mercredi 6 septembre, pour contester l’interdiction du port de l’abaya dans les écoles en France, dans un contexte où l’établissement lui-même manque de moyens pour assurer le bon déroulement de la rentrée. «Il est clair que la politique islamophobe lancée par le gouvernement (...) cherche à cacher les attaques qui sont faites contre le système d’éducation», indique l’appel rédigé par un collectif d’enseignants et personnels de l’éducation de ce lycée, qui compte 1 200 élèves.
Les enseignant sont excédés, d’autant que cette rentrée est mise à mal par les postes non pourvus, notamment celui d’une infirmière, d’un CPE, en plus du surnombre des classes professionnelles de seconde, «avec moins de personnels encadrants». A la suite de la note diffusée par le ministère de l’Education nationale sur l’abaya, les cadres pédagogiques ont condamné des diverctives les appelant «à faire une police du vêtement». Par ailleurs, ils exigent «des moyens pédagogiques et éducatifs».
L’appel à la grève est soutenu et relayé par le syndicat d’enseignement du second degré SNES-FSU de Seine-Saint-Denis. «On met en place une laïcité de l’exclusion», dénonce Grégory Thuizat, cosecrétaire départemental du SNES-FSU 93 cité par France 3. «On a un système scolaire inégalitaire, et on va rajouter une inégalité et un arbitraire de plus à l’entrée des établissements en raison de la religion supposée de telle ou telle élève à qui on va interdire l’accès d’un établissement», déplore le représentant syndical.
A la veille de la rentrée scolaire en France, l’association Action droits des musulmans (ADM) a saisi le Conseil d’Etat en urgence, vendredi 1er septembre, pour suspendre l’interdiction de l’abaya à l’école. L’ONG redoute que cette mesure annoncée par le ministre de l’Education nationale donne lieu à des situations de «profilage ethnique».