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Grand Angle

Nissan sur le point d'abandonner Renault à Tanger?

Le constructeur automobile japonais Nissan aurait décidé d'abandonner ce vendredi 23 janvier sa participation au projet d'usine au Maroc avec son partenaire français Renault. Des sources proches de la firme nippone ont fait des déclarations dans ce sens au quotidien espagnol « El Pais » expliquant que cela serait du à la crise économique mondiale actuelle.
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Mais officiellement les responsables de Nissan entendent réétudier leur participation et non se retirer du projet qui prévoit un investissement de 600 millions d'euros. « Nous sommes actuellement en train d'étudier des délais et des reports de certains de nos projets, y compris celui au Maroc », a déclaré à l'AFP la porte-parole de Nissan Pauline Kee. Celle-ci ajoute cependant qu' « à ce stade, rien n'est encore confirmé et il n'y a rien à annoncer ».

Le projet annoncé en 2007 devait créer 6.000 emplois directs et produire à partir de 2010 à Tanger, 200.000 véhicules par an avant d'être portée à 400.000 à l'horizon 2013.

« El Pais » qui cite des sources sûres proches de Nissan affirme que la décision aurait été prise lundi dernier par la direction du groupe japonais, en proie à de sérieuses difficultés. Le journal ajoute que les retombées de cette décision sont doubles. Ainsi Renault restera seul sur le projet à Tanger avec une usine de moindre importance pour y produire ses voitures low-cost, Dacia. Deuxième conséquence, Nissan cherchera un autre site pour produire des fourgonnettes, initialement prévue à Tanger. Et les responsables de Nissan aurait opté pour Barcelone où le constructeur possède déjà deux sites de production. La porte-parole de Nissan a reconnu elle même, dans des déclarations à l'AFP, que Barcelone « est bien sûr une option, mais rien n'est encore finalisé ». Selon elle, ce choix pourrait être fait « en raison de la proximité géographique, et parce que Barcelone dispose de capacités de production disponibles et du nombre d'employés adéquat ».

Les problèmes de Nissan se confirment par une mise au chômage partiel récemment décidée par le groupe. Elle concernera plusieurs milliers de ses ouvriers dans ses usines en Espagne au cours du premier semestre de cette année.

En décembre dernier, des informations sur l'édition en ligne du journal français «L'Usine Nouvelle» citant des sources internes et un haut-responsable de l'alliance Renault-Nissan, faisait part de la volonté du constructeur français de retarder l'entrée en service de son complexe industriel de Tanger-Med. Des informations démenties rapidement par Ahmed Reda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Par ailleurs, un accord-cadre a pourtant été signé la semaine dernière entre Renault- Nissan et le gouvernement marocain pour la réalisation de l'usine de Tanger-Med. Le magazine français « Challenges » confirme dans un article daté du 18 janvier, cette signature et de celle de six autres contrats notamment avec l'Office national des chemins de fer (ONCF) et l'Office national d'électricité (ONE).

Nissan n'est pas le seul groupe à être toucher par la crise financière. Un autre groupe nippon, Toyota, cité par l'agence de presse japonaise Kyodo a annoncé le samedi 17 janvier, la suspension durant un total de 14 jours de ses lignes de production dans 11 de ses 12 usines au Japon. Le leader mondial de l'automobile réduira de moitié sa production dans le pays entre février et avril prochains pour répondre à la récession économique mondiale.

En France, le gouvernement a annoncé le 20 janvier un plan d'aide pour le secteur automobile de 5 à 6 milliards d'euros. La crise frappe en outre l'industrie automobile allemande et américaine.

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