L'Union européenne veut entamer durant les prochains mois des négociations pour conclure un nouvel accord de libre-échange avec le Maroc. L’annonce en a été faite, vendredi 30 novembre, par le commissaire européen du commerce, Karel De Gucht, lors d’un point de presse à Bruxelles.
La Commission européenne a informé les Vingt-sept de l’état d’avancement de ce processus qui intéresse, au même titre que le royaume, la Tunisie, la Jordanie et l’Egypte. En 2011, l’UE a accordé son feu vert pour initier des négociations avec ces quatre pays. En mars 2011, le Conseil de l’Europe avait exprimer son intention d’«approfondir les relations commerciales et les investissements étrangers direct avec ces Etats» secoués par «le printemps arabe».
L’Espagne pose ses conditions
Madrid n’apprécie guère l'annonce du commissaire, Karel De Gucht. «La conclusion de ces négociations a beaucoup de chemin à parcourir», temporise le secrétaire d’Etat espagnol au Commerce, Jaime Garcia-Legaz. «C’est un accord très compliqué», sa concrétisation «ne sera pas facile», alerte-il. «Le Commissaire nous a dit qu’il n’a pas encore atteint la phase lui permettant d’avancer vers un accord», soutient-il.
Pour expliquer les réserves de son gouvernement, ce responsable a rappelé que Madrid a exigé, en échange de la conclusion d’un tel traité de libre-échange que plusieurs conditions soient remplies. Jaime Garcia-Legaz demande que le royaume ouvre «progressivement» son marché aux produits européens comme «c’est le cas des Etats-Unis». A l'UE, Jaime Garcia-Legaz demande la mise en place de garanties en vue de «protéger» les secteurs sensibles, l'agriculture, notamment, et l’incorporation de mécanismes régissant la mobilité des prestataires de services.
Dans le cas du Maroc, le Comité de politique commerciale de l’Union européenne a recommandé l’ouverture de négociation avec le Maroc dans l’objectif de créer une zone de libre-échange «profonde et global».