Après l’acteur britannique Sean Connery ou encore le producteur américano-croate Branko Lustig, c’était, samedi 1er décembre, au tour de l’icône du cinéma bollywoodien Shahrukh Khan de recevoir l’ordre du Wissam Al Kafaa Al Fikria (légion d'honneur de la compétence intellectuelle), prestigieux titre alaouite qui récompense des personnalités du monde entier s’étant distinguées dans le domaine culturel ou social. C’est le prince Moulay Rachid qui s’est chargé de lui remettre en personne la médaille d’or, à l’issue d’un diner offert par son frère, le roi Mohammed VI, samedi au Palais des congrès de Marrakech, pour marquer l’ouverture officielle de la 12e édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM) qui célèbre cette année le centenaire du cinéma indien.
C’est la deuxième fois que Shahrukh Khan se rend au Maroc. En 2011, l’acteur, ayant tourné plus de 80 films lors des vingt dernières années, s’était vu remettre l’Etoile d’or du FIFM. Cette année, il est venu accompagné d’une importante délégation d'acteurs, réalisateurs et producteurs indiens, conduite par son aîné Amitabh Bachchan. Néanmoins, c’est vers lui, et lui seul, que les regards étaient tournés.
Acclamé par la foule
Samedi soir, la star a été acclamée par des «milliers de Marocains» réunis sur la célèbre Jamâa El Fna, «malgré une météo maussade et froide pour la saison», a constaté l’AFP. L’acteur, également présentateur de jeux televisés, a d’abord assuré «danses et chants pendant plus d'une demi-heure» avant la projection en avant-première de son dernier film «Jusqu'à mon dernier souffle» de Yash Chopra.
«C'est la première fois que je vois Shah Rukh Khan. C'est un rêve. Il était à deux mètres de moi. Il est si simple et si modeste, il nous ressemble!», confie Khadija Ariba, une jeune étudiante de Marrakech, interrogée par l’AFP. «Je connais tous ses films. Les sujets qui y sont traités nous parlent. Il est le prince charmant de la plupart des filles», poursuit-elle.
«J'ai quitté mon atelier de menuiserie à 17h pour voir Shahrukh Khan de près, mais une fois ici, la place était déjà noire de monde», raconte Ahmed, 32 ans, artisan menuisier. Et de faire remarquer : «Ce que j'aime le plus, ce sont ses chansons. J'ai un ami qui parle très bien l'hindi à force de voir ses films !» Au Maroc, nombreux sont ceux qui ont appris la langue de Bollywood dans les salles de cinéma.
Les organisateurs du FIFM, bien conscients de l’engouement que suscitent les films indiens au royaume, justifient leur choix : «c’est une décision qui a été prise il y a des années, parce qu’il fallait rendre hommage au cinéma hindi. Elle a été renforcée par le succès remporté l’année dernière par Shahrukh Khan, puis par la célébration, l’année prochaine, du centenaire du cinéma indien», explique Melita Toscan du Plantier, directrice du festival. «Je suis, donc, allée sur place en janvier dernier aux Indes afin de rencontrer les cinéastes et de les convaincre de venir au festival. Car, ce sont des artistes importants et c’est difficile de faire déplacer toute une délégation au Maroc», a-t-elle ajouté.
Outre Shahrukh Khan, le public marrakchi aura également l’occasion de voir d’autres acteurs tout aussi emblématiques comme Rakesh Roshan, Hrithik Roshan alias Duggu, ou Arjun Rampal. Le festival se poursuit jusqu’au 8 décembre.
Remise du Wissam