Le sélectionneur national du Maroc, Reynald Pedros, a affirmé ne pas être déçu du parcours historique des Lionnes de l’Atlas, lors de leur tout premier Mondial féminin de football (du 20 juillet au 20 août 2023, Australie – Nouvelle-Zélande). Battue par la France (0-4) en huitième de finale, ce mardi 8 août, l’équipe aura en effet été la surprise de cette Coupe du monde, où elle est désormais la première nation arabe à y avoir pris part. Avec le Nigéria et l’Afrique du Sud, tous deux éliminés également, le Maroc aura été aussi parmi le trio qui a représenté l’Afrique, durant la première étape de ce second tour. «Lorsqu’on fait un huitième de finale pour la première fois, on sait que plus on montera les échelons, plus ce sera difficile», a déclaré Reynal Pedros, en conférence de presse de l’après-match.
L’entraîneur a en effet souligné qu’il était connu que «cette équipe de France était très compétitive». «Ce qui nous a manqué le plus est l’agressivité. Cette équipe-là avait beaucoup plus d’expérience. Elle était très au point, tactiquement et techniquement. Le seul moyen qu’on avait de la douter était dans l’agressivité à la défensive, ce que l’on n’a pas su faire», a déclaré Reynald Pedros, ajoutant que c’est là où l’«on voit la différence entre la cinquième équipe mondiale, qui a l’habitude de faire de grandes compétitions et une équipe qui vient de faire l’exploit d’être en huitième de finale de la Coupe du monde».
Mieux combler les lacunes défensives
Dans ce sens, le sélectionneur s’est dit «très content du parcours qu’on a fait». Tel un prolongement du fair-play qui a régné lors du match, entre les joueuses des deux équipes, mais aussi entre les entraîneurs des deux sélections envers les footballeuses de chacune des formations adverses, Reynald Pedros n’a par ailleurs pas manqué de féliciter les Bleues pour leur qualification au quart de finale. «Je souhaite beaucoup de chance à l’équipe de France et j’espère qu’elle sera championne du monde», a-t-il dit.
Revenant sur l’exploit des Lionnes de l’Atlas, il a confié que tout le groupe vivait un moment «inimaginable» par son caractère inédit.
«Pour une première fois, j’estime que cela vaut une demi-finale pour l’équipe masculine. C’est plus que fantastique. N’oublions pas qu’il y a trois ans, on commençait juste à construire cette équipe. Il ne faut pas enlever ce qui s’est passé, ce qui a été fait, le mérite des joueuses et de tout ce staff qui travaille depuis un moment déjà. C’est un huitième de finale de Coupe du monde, c’est l’équipe de France, on est fier d’avoir participé.»
L’entraîneur a tenu ainsi à «féliciter» ses joueuses et à «les remercier» pour leur prestation, depuis le début de ce Mondial féminin, où le Maroc a pu se remettre en selle après un premier échec face à l’Allemagne, en ouverture des matchs de groupes. «L’adversaire est potentiellement le même, qualitativement (…) nous étions dans une dynamique très positive», a-t-il commenté, concernant le niveau du match face à la France. «Après, ce qui a fait la différence et ce qu’on a retrouvé par rapport au match de la Mannschaft, c’est qu’on n’est pas efficaces dans notre surface, défensivement ; c’est le problème qu’on avait déjà contre l’Allemagne. C’est là aussi où il faut faire des efforts, être plus agressive dans les deux surfaces, plus intraitables dans les duels…», a par ailleurs souligné le technicien.
Viser les prochaines compétitions mondiales pour accumuler les expériences
Pour Reynald Pedros, «ce sont les progrès, entre autres, que nous devons faire aujourd’hui». «On a des adversaires qui se retrouvent en électrons libres dans notre surface et quand ce sont des adversaires de haut niveau, nous en payons les frais. Nous avons fait moins d’erreurs que contre l’Allemagne, mais nous en avons fait trop, par rapport au jeu face à ce genre d’équipes», a-t-il reconnu. Et d’ajouter que «c’est la marge de progression qu’il nous reste à faire» pour combler les lacunes, «défensivement et offensivement». «Nous travaillerons dessus et c’est également en continuant à se qualifier régulièrement aux grandes compétitions aussi que nous allons acquérir tout cela», a souligné le sélectionneur.
Reynald Pedros vise ainsi déjà l’avenir, qu’il voit prometteur avec le Onze national. «On va repartir au travail. On a les éliminatoires des Jeux olympiques à préparer. Il faut se nourrir de ce qu’on a vécu lors de ce Mondial de football et avoir plus de recul aussi de l’expérience. C’est en faisant ce genre de compétitions qu’on va réussir à gommer nos petites erreurs, nos grosses erreurs qui nous coûtent, comme celles d’aujourd’hui», a insisté l’entraîneur, ajoutant être «très fier d’être le sélectionneur de cette équipe féminine du Maroc, parce que nous avons des joueuses fantastiques».