Le séjour privé du président du gouvernement espagnol par intérim, Pedro Sánchez, a rapidement fait réagir les différentes tendances de la droite dans le royaume ibérique. Au lendemain de l’arrivée du numéro un du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) à Marrakech pour quelques jours de vacances en famille, le Parti populaire (PP) s’est empressé de pointer une «provocation manifeste», tout en taxant le chef de l’exécutif de «négliger ses obligations». La veille, la Moncloa a pourtant affirmé aux médias de l’Espagne que ce voyage était payé des fonds personnels de Sánchez et qu’aucun agenda institutionnel n’était au programme.
Mais ce mercredi, le secrétaire adjoint de l’organisation du PP, Miguel Tellado, a fustigé une «provocation claire» qui répondrait à «l’arrogance du personnage». Dans une interview sur Onda Cero, il a reproché à Pedro Sánchez de prendre à la légère ses obligations de Premier ministre par intérim, dans le contexte des élections législatives anticipées tenues le 23 juillet dernier en Espagne. A quelques différences de sièges des élus, le parti de droite est premier avec 136 députés à la Chambre basse du Parlement espagnol, suivi du PSOE (122).
Avec ce résultat, le président du gouvernement sortant pourrait rempiler pour un nouveau mandat, d’autant que pour s’assurer le siège de chef de l’exécutif, le PP aura besoin de 176 députés. Au sein de la formation d’opposition, le secrétaire général Cuca Gamarra a également évoqué le sujet du séjour à Marrakech, ironisant que «seul Sánchez part en vacances en paix» avec «le troisième pire chiffre de chômage en juillet depuis 2008». Sur ses réseaux sociaux, il s’est attardé davantage sur la situation économique actuelle de l’Espagne, tout en arguant qu’il y a «besoin d’un gouvernement sérieux pour changer de cap».
Vox fait les yeux doux au Parti populaire
Enboîtant le pas au PP, Vox n’a pas tardé à faire écho à l’indignation de la formation avec laquelle il pourrait faire alliance, dans l’espoir de renforcer le poids de la droite face au PSOE et à Sumar. «Il paraît que Sánchez préfère le Maroc à l’Espagne. C’est déjà arrivé avec la politique concernant le Sahara, avec les portes ouvertes à l’immigration clandestine ou avec l’aide constante pour améliorer l’irrigation marocaine, alors que les agriculteurs espagnols subissent l’une des pires sécheresses depuis des décennies», a commenté le parti d’extrême droite.
«Bien qu’il ait été initialement supposé que Sánchez se rendrait à Lanzarote», des sources à la Moncloa ont indiqué, hier, que le chef de l’exécutif par intérim était «resté à Madrid jusqu’à mardi». Son déplacement jusqu’à Marrakech a été effectué à bord d’un avion commercial, qui l’a mené jusqu’à l’aéroport de la cité ocre.
Dès son retour à Madrid, Pedro Sánchez devrait se lancer dans les prochaines étapes faisant suite aux élections législatives anticipées, afin de former le prochain gouvernement espagnol. En attendant, ses adversaires politiques multiplient les sorties au sujet de son choix du Maroc pour le séjour privé.