Les exportations de la tomate marocaine vers l’Europe, sont dans la ligne de mire de l’Espagne. Le gouvernement de droite dirigé par Mariano Rajoy crie au dumping. Il l’a fait savoir, aujourd’hui à Bruxelles, à ces partenaires de l’UE lors de la réunion des ministres de l’Agriculture et de la Pêche. Comme le rapporte l’agence Europa Press Arias Cañete, en charge de ce département, dans un document, où il a demandé au Vingt-sept, «de l’informer de l’évolution des importations de tomate marocaine durant les mois d’octobre et novembre» et notamment «leur impact sur le secteur producteur et le fait qu’il y ait des prix bas en raison du mauvais fonctionnement des mécanismes qu’a établi l'accord avec le Maroc», explique Cañete aux journalistes.
Se faisant l’avocat de tout l’espace communautaire, le ministre s’est demandé pourquoi les «autorités douanières n’ont pas imposé des droits spécifiques» pour juguler l’entrée de la tomate marocaine sur le marché européenne. Selon lui cette attitude «prive le budget européen de revenus». Arias Cañete a martelé que «les services douaniers ont l’obligation de réagir», s’ils l'avaient fait, «les prix de la tomate auraient augmenté». Les propos du ministre espagnol de l’Agriculture montrent à quel point, Madrid est insatisfaite de l’action des douanes européennes.
La douane de Perpignan mise en cause par la presse espagnole
Arias Cañete a par ailleurs demandé à ses partenaires de l’informer sur «ce qui est entrepris pour poursuivre l’évolution des contingents» marocains, appelant «les services douaniers à davantage contrôler les accords conclus avec le Maroc». Le responsable espagnol admet que cette situation «préoccupe énormément» son gouvernement «parce que les prix très bas mettent en danger le résultat économique des exportations» espagnoles.
Chiffres à l’appui, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche relève que le 6 novembre, le prix de 100 kg de tomates marocaines était de 36 euros sur le marché de l'Union européenne alors qu’il aurait dû atteindre 46,1 euros. Si le ministre n’a pas accusé ouvertement les Français d’être complaisants vis-à-vis de la tomate marocaine, la presse de son pays pointe du doigt le laxisme de la douane de Perpignan.