ONU-Habitat et le ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville, organisent conjointement une conférence internationale sous le thème : «Sortir des bidonvilles : un défi mondial pour 2020».
La rencontre aura lieu à Rabat du 16 au 29 novembre prochain et réunira une quarantaine de pays, dont les 20 pays les plus performants dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques d’habitat et de résorption des bidonvilles [TOP20]. Le Maroc figure parmi eux aux côtés de la Chine, l’Égypte, la Turquie, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigéria, l’Argentine le Bangladesh, le Brésil, la Colombie, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, le Nigeria, l’Ouganda, le Pérou, la République dominicaine, le Rwanda, le Sénégal, le Vietnam.
Le ministre de l’Habitat, Nabil Benabdallah a présenté le programme de cette rencontre lors d’une conférence de presse tenue hier, mercredi 21 novembre dans la ville royale. Et, selon une dépêche de l'Economiste, M. Benabdallah en a profité pour souligner que «le choix de Rabat pour abriter cette conférence internationale s’inscrit dans le sillage de la distinction du Maroc qui a reçu en 2010 le prix d’ONU-Habitat».
En effet, le bilan des réalisations de l’année 2010, dans le cadre du programme «Villes sans bidonvilles» initié en 2004, affichait un taux d’avancement de 70%. Ce résultat aurait ainsi poussé l’ONU à reconnaitre les efforts émanant du royaume chérifien.
Efforts supplémentaires à fournir
Si le royaume peut se vanter d’être parmi les 20 pays les plus engagés au monde pour la résorption des bidonvilles, il lui reste encore, tout de même, un énorme effort à fournir, puisque les bidonvilles sont encore omniprésents dans les grandes métropoles du pays. La région du grand Casablanca est celle dont les statistiques sont les plus effrayantes.
Ici, près de 500 bidonvilles ont été répertoriés cette année, servant d’abri à quelque 111 500 familles. Des chiffres qui ne font pas sourire. D’autant que si l’on s’en tient aux chiffres avancés par la presse en 2011 [98 000 familles dans les bidonvilles] , on pourrait considérer que le nombre de Casablancais vivant dans des conditions ultra précaires a augmenté de 12,1% en une année. Une situation imputée à la crise qui a déteint sur les prix du logement.
Les habitats menaçant ruine, un autre fléau au Maroc
Depuis quelques années, les effondrements se succèdent, que ce soit à Fès, Meknès, Khenifra. Ces derniers temps, c’est Casablanca qui détient la palme des effondrements, surtout dans la médina. Et ce sont de nombreuses familles endeuillées : des femmes qui perdent leurs enfants et leur époux, des couples qui perdent leurs enfants, ou encore des enfants qui se retrouvent orphelins. Triste.
La chose est devenue si récurrente qu’en mai dernier, la tutelle a annoncé la création prochaine d’un service dédié à l’habitat menaçant ruine. Mais jusqu’à présent, rien n’a encore été fait.
En 2008, le site Rue 89 publie un article titré : «Le Maroc veut se débarrasser de ses bidonvilles d'ici 2012». Mais 2012 tire à sa fin et nous y sommes encore. Dommage que les représentants de l’ONU ne fassent pas une visite guidée dans les bidonvilles du pays pour équilibrer leur appréciation.