Maroc : La population devient de plus en plus obèse

Les Marocains sont-ils de plus en plus gros ? La réponse est oui. D’obèses ? Absolument si on en croit la dernière étude du Haut commissariat au Plan qui a mené une enquête sur 2426 ménages marocains, rapporte aujourd’hui le site Romandie. D’après le rapport du HCP, plus de 10 millions de Marocains adultes sont aujourd’hui obèses ou pré-obèses, soit près d’un Marocain sur 3. Sur ces 10 millions de Marocains, 63.1% sont des femmes. Pire encore, 3.6 millions d’entre eux sont en situation d’obésité morbide. Une obésité qui s’est développé surtout ces 10 dernières années.

Des sucreries à 1 dirham

Selon El Hassan Tazi, chirurgien plastique et spécialiste du traitement de l’obésité, le Maroc est en train de voir apparaitre de nouvelles générations d’obèses. Pour lui, l’obésité commence dès la grossesse. «C’est la mère qui crée l’obésité chez son enfant. C’est enceinte, qu’une femme doit faire attention à son alimentation», lance-t-il. Ensuite dès que l’enfant nait, la mère ne cesse de nourrir son bébé de peur qu’il ne mange pas à sa faim. Surtout, insiste à dire notre médecin, nous vivons dans une société où les gens pensent qu’un enfant bien grassouillet et aux joues roses est un bébé en bonne santé. Puis en grandissant, la mère voudra à tout prix gâter son enfant en lui achetant des bonbons et des sucreries riches en calories. «Avec un seul dirham, on peut acheter n’importe qu’elle sucrerie dans les épiceries marocaines !», ajoute-t-il. Fait que souligne d’ailleurs le HCP. Alors que d’un côté l’obésité se développe au Maroc, l’enquête relève que les enfants marocains de moins de cinq ans souffrent beaucoup moins de sous-nutrition.

Riches comme pauvres tous logés à la même enseigne

L’obésité au Maroc ne touche pas plus les riches que les pauvres. «Je ne fais aucune distinction entre les riches et les pauvres. Cette vieille image de voir des gens riches gros est terminée. Avec 10 dirhams seulement, un enfant peut aller s’acheter un Mac Do ou de la nourriture grasse à côté de chez lui. Il y a même plus d’obèses dans les quartiers ! Les adolescents sont de plus en plus en sédentaires, ils ne font plus de sport et jouent aux jeux-vidéos et à la PlayStation», regrette-t-il ajoutant que marcher une demi heure par jour par exemple ou ne pas prendre l’ascenseur sont des réflexes simples à adopter et qui ne coûtent pas grand-chose au porte-monnaie.

«Un obèse, ça coûte cher !»

Enfin, pour limiter les dégâts de l’obésité sur la population marocaine, El Hassan Tazi encourage le ministère de la Santé à créer, au plus vite, des campagnes publicitaires pour attirer l’attention sur les risques de l’obésité.. «J’irai même plus loin. C’est le ministère des Finances qui doit prendre des mesures urgentes car un obèse coûte extrêmement cher à l’état. Un obèse va devenir un diabétique qui arrêtera à un moment de travailler et qui développera certainement du cholestérol qui, ensuite pourrait être victime d’un arrêt cardiaque. Aux USA, par exemple, des enquêtes médicales ont montré que chaque kilo en trop chez un obèse coute 1000 dollars à l’état lorsqu’il tombera malade. Les gens ne s’en rendent pas compte mais l’obésité coûte beaucoup plus chère que les guerres !», conclut-il.

De son côté, en plus d’encourager les enfants à pratiquer une activité sportive, le HCP appelle les autorités à mieux contrôler le menu des cantines scolaires.