«Pour nous, il est clair que les filets de pêcheurs qui traînent à l’entrée du port du Saïdia sont responsables du naufrage du Love-Love», a déclaré à l'AFP Stéphane Boutet, gendre de Bernard Allemand le propriétaire et skipper du catamaran.
Mardi dernier en matinée, un voilier a fait naufrage au large de Saidia, occasionnant le décès de quatre ressortissants français et la disparition d’un autre. Le voilier avait quitté Marseille dans l’intention de se rendre sur les côtes brésiliennes. Mais, pris dans une tempête, son périple s’est achevé au Maroc.
M. Boutet qui serait arrivé sur les lieux de l’accident, raconte que le bateau était sur le point d’atteindre le port lorsqu'une de ses hélices a accroché un filet. Les personnes à bord auraient alors perdu le contrôle du navire. «Sur l'hélice tribord du bateau retourné était enroulée une lourde corde semblable à celle des filets utilisés par les pêcheurs de la région et que l'on trouve en grand nombre à l'entrée du port de Saïdia et sur la coque tribord sont visibles des traces de maillages», relate-t-il. Et d’ajouter : «Beaucoup de marins se plaignent de la dangerosité de l'entrée du port de Saïdia liée à la présence de ces nombreux filets, impossible à localiser en pleine nuit sous une pluie battante et avec cette forte houle».
De quoi attirer l’attention de la Communauté internationale ?
Pour l’instant, les autorités du port n’ont pas réagi à cette information. Si jamais cela s’avérait, l’attention de la communauté internationale pourrait se focaliser sur la question de la sécurité portuaire au Maroc et mettrait une nouvelle pression sur le gouvernement Benkirane qui est déjà assez pressé par le déséquilibre économique du pays.
D’autant que, selon le site arabophone Maroc Press, les défunts avaient tenté de joindre le port via des messages de détresse, mais au centre de maintenance, aucun agent n’était en poste. D’après la même source, les Algériens ont également reçu des appels de secours de la part des naufragés, qui ont tenté à leur tour de joindre le port de Saidia, en vain.