La province de Dakhla organise, du 21 au 23 novembre prochain, la troisième édition de la Foire régionale de l’Agriculture de la région d’Oued Eddahab Lagouira. Inscrit dans le cadre du Plan Maroc Vert, cet évènement «constituera une occasion pour mettre en valeur les produits du terroir et toutes les activités agricoles dans la région», explique à l’Economiste Hassan Akdim, directeur régional de l’Agriculture dans l’Oued Eddahab Lagouira.
D’après lui, cette foire «offrira une plate-forme d’échanges entre professionnels et acteurs nationaux et internationaux». Et ce certainement pour le développement du secteur agricole dans la zone du sud marocain, qui connait déjà un franc succès dans la culture maraîchère. En effet, plusieurs entreprises y ont trouvé leur compte. Au départ, seuls Les Domaines agricoles avaient osé l’aventure du Sahara, par la suite Soprofel, Agridak, Tazi et bien d’autres les ont rejoints.
L’agriculture jouit d’un atout climatique sans pareil au Maroc
Il est vrai que la main d’œuvre y est plus chère qu’ailleurs [40% de plus que dans le Souss par exemple], mais cela en vaut la peine, surtout face au grand atout climatique et hydrique que présentent ces provinces du sud, notamment Dakhla. En effet, il y règne un climat tempéré sur toute l’année en plus de la luminosité assurée ainsi que d’importantes ressources en eau, grâce, entre autres, à des puits artésiens à 600 m. La tomate produite dans cette zone du pays «est presque parfaite, avec une grande valeur ajoutée, un goût, une couleur, et un calibre incomparables», estiment les producteurs. De plus, le rendement par hectare est supérieur de 60% à ce qui peut être réalisé dans le Souss.
Autre avantage non négligeable d’après les professionnels, la quasi-virginité de la région en matière de culture maraîchère. De ce fait, le risque des parasites est moindre.
La menace de la pêche clandestine
Les provinces du sud sont également connues pour leur fort potentiel halieutique, s’accaparant 65% du potentiel national et 39% des captures nationales y sont réalisées. Un plan d’aménagement des petits pélagiques a été mis en œuvre pour pour soutenir l’essor de la pêche, les autorités ont entamé l’extension du port de Dakhla qui devrait s’achever à la fin de l’année en cours. De plus, un pôle de compétitivité sera mis en place dans la région de Laâyoune et Dakhla afin d’accueillir les industries de premières transformations des petits pélagiques pour la stabilisation de la matière première destinée à alimenter les industries nationales.
Cependant, aussi florissant peut-il paraitre, le secteur est menacé par la pêche clandestine. Pas plus tard que dimanche dernier, [11 novembre], la gendarmerie de Timlili dans la province de Dakhla a mis la main sur quatre barques opérant de manière illicite dans les eaux nationales et contenant au total plus de 200 kilos de poulpe, rapporte Libération. Les pêcheurs clandestins, quant à eux avaient réussi à s’enfuir. C’est une véritable gangrène, puisque la pêche illicite est pratiquée dans la région selon plusieurs années. Opérateurs et associations écologiques sur place notant que le nombre des barques clandestines dépassent les 4 000 : «un réel danger pour la richesse halieutique de la région», jugent-ils proposant d’«installer un système de surveillance et doter la gendarmerie et la marine du coin de moyens pour lutter contre cette mafia». L'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne devrait pousser le gouvernement a prendre des mesures afin de pallier cet handicap dont souffrent la plus grande zone halieutique du pays.