Cinq personnes suspectées de préparer un attentat islamiste en représailles à l’affaire du Coran brûlé ont été interpellées, mardi en Suède. L’autodafé commis par l’extrémiste anti-islam Rasmus Paludan avait déjà eu de graves conséquences internationales, en déclenchant une série de protestations officielles en Turquie et dans le reste du monde musulman, compromettant un peu plus la candidature de la Suède à l’Otan, écrit l’agence AFP.
Ces arrestations, les premières liées à cette affaire, ont coïncidé avec une décision de la justice suédoise d’annuler des interdictions de manifestations prévoyant des autodafés du livre sacré de l’islam. Après avoir autorisé la première manifestation, début janvier, de l’extrémiste, présentée comme une action anti-Otan, la police suédoise avait finalement décidé d’interdire d’autres manifestations similaires, invoquant un risque élevé d’attentats. La juge chargée du dossier a considéré que les menaces invoquées par la police pour les interdire n’étaient «pas suffisamment concrètes ou liées aux manifestations en question», indique le tribunal dans un communiqué.
Ce dossier empoisonne le gouvernement suédois, qui s’est refusé à introduire une loi interdisant de brûler publiquement le Coran et autres symboles religieux, comme dans d’autres pays d’Europe. Stockholm s’est retrouvé coincé entre le droit suédois sur la liberté de manifestation, très libéral, et l’émotion du monde musulman. «La liberté d’expression est une part fondamentale de la démocratie. Mais ce qui est légal n’est pas nécessairement approprié», avait réagi le Premier ministre Ulf Kristersson, en janvier, déplorant «un acte profondément irrespectueux».
Fin mars, le Maroc a exprimé sa vive condamnation de l’autodafé d’un exemplaire du coran à Copenhague, au Danemark, dénonçant «un acte provocateur» qui heurte «les symboles sacrés et les sentiments de plus d’un milliard de musulmans», en particulier au cours du mois du ramadan.