L'appel à la prière (adhan) dans les mosquées a commencé pendant le mois de Ramadan de la première année de migration du Prophète Mohammed vers Médine, c'est-à-dire en l'an 623 après JC. Cette version est confirmée par le livre «L'histoire de la législation islamique» de Manna al-Qattan. Et selon ce dernier, «il a été procédé à l’appel à la prière pendant la première année de la Hijrah», précisant qu’il s’agit de «l'expression bien connue pendant les temps de prières pour l'annoncer.
Dans le livre «Al Mouwazana fi Tachrii Al isslami», Abu Adam Sultan Ghanijeev rappelle qu’ «il n'y avait pas d'appel à la prière à La Mecque» et que ce n’est qu’à Médine que les musulmans ont commencé à appeler pour les cinq prières, celle du vendredi, de l'Aïd, de l'éclipse, les prières surérogatoires,….». L’adhan n’a pas été instauré à La Mecque, car les musulmans étaient peu nombreux et avaient l'habitude d'accomplir leurs rituels en secret, en raison de l'injustice dont ils étaient victimes.
Cependant, avec la migration du Messager de Dieu (que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui) vers Médine, le nombre de musulmans a augmenté, et la mosquée du Prophète s'est remplie de fidèles, qui n'avaient plus peur de montrer leur pratique religieuse. C’est pour cela que le Prophète Mohammed a consulté ses compagnons, afin de réfléchir à un moyen d'annoncer l’arrivée du temps de prière.
Une proposition d’Omar ibn al-Khattâb
«L'histoire de la législation islamique» explique que les Musulmans «attendaient l'heure de la prière pour s'y rassembler». «Alors qu’ils étaient devenus nombreux, le Prophète consulta ses compagnons au sujet de ce qu'il faut faire pour informer de l’arrivée du temps. Certains d'entre ont suggéré d’utiliser la cloche comme les chrétiens, et certains de la trompette comme les juifs, alors que d’autres ont proposé d'allumer un feu», poursuit la même source. Des propositions qui ne plairont pas au Messager de Dieu.
C’est finalement la proposition Omar ibn al-Khattâb, différente des autres, qui sera retenue. «Nous n'imitons pas les Majous, les juifs ou les chrétiens. Nous devrions envoyer un homme en haut lieu, ou à la porte de la mosquée pour appeler et rassembler les gens à prier», avait-il ajouté. Le Prophète Mohammed accepta l'idée et dit : «Ô Bilal, lève-toi et appelle à la prière». Bilal ibn Rabâh se tenait alors à la porte de la mosquée et criait «la prière en groupe, la prière en groupe», avec sa belle voix.
Les compagnons rentrent chez eux cette nuit-là alors qu'ils étaient occupés à informer les gens des horaires de la prière. Parmi eux se trouvait le compagnon Abdullah bin Zaid. Ce dernier avait affirmé plus tard avoir eu une vision dans laquelle un homme lui montrait l’appel à la prière dans sa version actuelle. Le lendemain, il se rend chez le Prophète pour lui raconter ce rêve. «C'est une vraie vision. Lève-toi avec Bilal, et dis-lui ce que tu as vu. Qu'il appelle à la prière, car il a une voix plus grave que toi», lui répond le Messager de Dieu.
Quand Bilal a lancé l'appel à la prière pour la première fois dans l'histoire de l'islam, Omar ibn al-Khattâb était dans sa maison. Quand il a entendu l’appel à prière, il accourut vers la mosquée en affirmant avoir eu la même vision qu’Abdullah bin Zaid. Le Prophète Mohammed répond alors : «Louange à Dieu qui nous a guidés à ceci. Nous n'aurions pas été guidés, si Dieu ne nous avait pas guidés» (Sourate Al-A'raf : 43).