L’ex-PDG du groupe Assu 2000 (devenu Vilavi), Jacques Bouthier, a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire lundi, après avoir été mis en examen pour viols sur mineure. Avec cette décision, la chambre de l’instruction a confirmé une mesure du juge d’instruction, le 13 mars invoquant des raisons de santé, selon l’AFP, qui confirme des informations du journal Le Parisien.
En février dernier, une expertise médicale a indiqué que l’homme de 76 ans montrait les signes d’un «possible processus démentiel débutant», avec un «déclin cognitif suspect imposant la réalisation d’un bilan neuropsychologique et une consultation mémoire». Une «altération de l’état général associée à une dénutrition sévère» en lien avec la détention ont aussi été évoqués, nécessitant un transfert hospitalier.
Selon les experts médicaux, cet état de santé est «incompatible avec la poursuite de la détention». Une caution de 500 000 euros comme garantie de représentation a été versée. Elle servirait aussi à une éventuelle indemnisation des plaignants, en cas de condamnation. Depuis mai dernier, Jacques Bouthier est poursuivi pour «traite des êtres humains, viol sur mineure, association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d’enlèvement, séquestration en bande organisée et détention d’images pédopornographiques».
Au Maroc, huit collaborateurs de l’ex-PDG comparaissent devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Tanger. Les mis en cause sont six Marocains, dont deux femmes, ainsi que deux ressortissants français. Ils sont poursuivis pour «traite des êtres humains, harcèlement sexuel, incitation à la débauche et non dénonciation de crimes tentés ou commis».
Parmi les accusés au Maroc, quatre sont poursuivis en détention préventive et quatre autres sont en liberté conditionnelle. Lors d’une récente conférence de presse à Rabat, les avocats ont indiqué qu’un neuvième suspect, un ressortissant français, est décédé dernièrement dans un accident de la route.
En juin 2022, l’affaire a été révélée à la suite de plaintes d’anciennes salariées d’Assu 2000 à Tanger. Six plaignantes se sont constituées partie civile, en tant que témoins de «harcèlement sexuel systématique». Elles déplorent aussi des «menaces et des intimidations», dans un climat de «précarité sociale» au sein de la succursale.
Les faits incriminés auraient été commis entre 2018 et 2022, notamment au moment où le groupe a été dirigé par Jacques Bouthier. A la Cour d’appel de Tanger, la prochaine audience est prévue le 28 mars.