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Grand Angle

Les médias israéliens qualifient d’«inhabituel» le communiqué du Cabinet royal recadrant le PJD

Les médias israéliens ont qualifié d’«inhabituel» le communiqué du Cabinet royal critiquant le Parti de la justice et du développement et pointant une ingérence dans la politique étrangère du Maroc et ses relations avec Israël. Ils ont rappelé qu’il intervient dans un contexte où les critiques visant l'État hébreu se multiplient dans les pays arabes.

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Abdelilah Benkirane, ancien chef du gouvernement et secrétaire général du PJD. / DR
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Les médias israéliens se sont intéressés, cette semaine, au récent communiqué du Cabinet royal. Une sortie médiatique où celui-ci a recardé le Parti de la justice et du développement (PJD), qui a critiqué, il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. La formation islamiste a reproché au chef de la diplomatie de «défendre l'entité sioniste dans certaines réunions africaines et européennes, à un moment où l'occupation israélienne poursuit son agression criminelle contre [les] frères palestiniens».

Le journal israélien Yediot Aharonot a expliqué, dans ce sens, que les critiques du PJD à l'encontre du ministre marocain des Affaires étrangères s'inscrivent «dans le contexte d'une violence croissante entre Israël et les Palestiniens». «Cela pose un défi aux pays arabes de la région qui ont œuvré pour la normalisation avec Israël», explique le journal, rappelant que «la position officielle du Maroc sur le conflit israélo-palestinien est de soutenir la solution à deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale de l'État palestinien».

Pour sa part, le site d’information israélien Bhol a indiqué que le roi du Maroc a appelé les politiciens à «cesser de critiquer les relations avec Israël», rappelant que le communiqué du Cabinet royal est intervenu après que «le secrétariat général du Parti de la justice et du développement a récemment publié une déclaration où il a fortement critiqué la politique étrangère envers Israël». «Le palais royal a rejeté la tentative d'exploiter les relations internationales du Maroc pour un chantage de toute nature, en particulier sur une question internationale complexe», indique le média. Celui-ci a estimé que le communiqué du Cabinet royal reste «inhabituel» et «intervient à un moment où les pays arabes haussent leur ton envers Israël à la lumière des tensions sécuritaires en Cisjordanie».

Un communiqué «inhabituel»

De son côté, le journal Israel Hayom a qualifié le communiqué du Cabinet royal de «rare», notant le «ferme rejet» du palais royal des «accusations du PJD» sur les relations avec Tel Aviv. «La même source a rappelé que la politique étrangère marocaine est "l'une des prérogatives du roi" en vertu de la Constitution. Avec ces mots, le palais royal a laissé entendre qu'il considère la question du Sahara occidental, qui était liée au renouvellement de relations avec Israël, une priorité non moins importante que la question palestinienne», a-t-il ajouté.

Le site d'i24news a rapporté, pour sa part, que le Palais royal a tenu à rappeler que «la politique étrangère est la prérogative du roi Mohammed VI», en demandant «au plus grand parti islamique, le Parti de la justice et du développement, de cesser de critiquer les relations du royaume avec Israël».

De son côté, le portail kore.co.il a noté que «le communiqué inhabituel publié par le PJD, critiquant le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, a poussé le roi Mohammed VI à rompre son silence et à publier une communication officielle en critiquant fortement le parti».

Mercredi, dans sa réponse au communiqué du cabinet royal sur les relations avec Israël, le PJD a tenu à ménager le roi Mohammed VI, en assurant qu’il «accepte, sans gêne, les observations et les mises en garde exprimées par Sa Majesté».  En revanche, le parti a pleinement assuré le droit de critiquer les déclarations du ministre des Affaires étrangères sur ce sujet. «Les déclarations du ministre des Affaires étrangères, en tant que membre du gouvernement, font l'objet, comme le reste de ses collègues du gouvernement, de critiques et de contrôle, sur la base du programme gouvernemental, qui comprend les grandes lignes de l'action gouvernementale dans divers domaines de l'activité nationale, en particulier la politique économique, sociale, environnementale, culturelle et étrangère», a indiqué la formation politique dans un communiqué de son secrétariat général.

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