Poursuivis pour avoir tenté de faire chanter le roi Mohammed VI en 2015, les journalistes français Catherine Graciet et Eric Laurent ont été condamnés, ce mardi à Paris, à un an de prison avec sursis. Alors qu’ils réclamaient de l’argent au Palais royal en contrepartie de la non-publication de leur livre qualifié d’explosif, les deux journalistes ont écopé d’une amende de 10 000 euros, rapporte l’AFP.
Les journalistes, dont les avocats ont immédiatement fait appel, ont toujours contesté avoir formulé une quelconque menace, tout en reconnaissant avoir commis une «erreur déontologique» en acceptant une proposition d'arrangement financier émanant de Rabat, rappelle la même source. Déjà auteurs en 2012 d'un ouvrage sur Mohammed VI, Eric Laurent et Catherine Graciet, âgés de 76 et 48 ans aujourd'hui, avaient signé un contrat avec Le Seuil pour un second tome sur le même sujet.
Pour le tribunal correctionnel de Paris, les deux journalistes ont eu une «démarche commun» et ils ont exercé une «pression» sur l'émissaire du Palais royal en parlant entre autres d'un livre qui serait «dévastateur» pour le Royaume. Selon le jugement, «le prix du silence, c'est-à-dire correspondant à la non-parution du livre, non seulement vient des deux journalistes, mais le montant fixé aussi».
Les trois rencontres avaient été enregistrées en cachette par l'émissaire du roi, qui avait remis des copies aux enquêteurs. Jugés illégaux par la défense, ces enregistrements ont été au cœur d'une bataille procédurale et la Cour de cassation a finalement rejeté les recours des journalistes en novembre 2017.