Selon une enquête réalisée par Confesercenti, les Marocains sont les premiers entrepreneurs étrangers en Italie, rapporte l’agence de presse italienne ANSA dans une dépêche publiée le week-end dernier. Les chiffres révèlent qu’à eux seuls, les fils du royaume chérifien gèrent 57 000 entreprises, soit une hausse de 7% par rapport à l’an dernier, devançant ainsi les Chinois [41.623], les Egyptiens [13 023] et les Tunisiens [12 348].
«Une fierté»…
Hassan Boudouah, président de l’Association des Marocains résidant en Italie, estime que «c’est une fierté». Il vit dans la péninsule depuis 23 ans. «Avant c’était difficile pour les étrangers», mais aujourd’hui, il y a plus de facilité, même si la crise n’a pas arrangé les choses pour certains, observe-t-il, interrogé par Yabiladi.
De manière générale, les entrepreneurs marocains résidant en Italie investissent beaucoup plus dans des secteurs comme le commerce, le textile, la restauration, mais aussi le transport.
… mais, la crise leur fait du mal
Faire face à la crise n’est cependant pas une chose aisée. Manal a créé sa propre marque de vêtements pour femme en 2011. Ayant suivi un cursus primaire et secondaire basé sur le programme italien au Maroc, elle a poursuivi ses études universitaire en Italie. «Créer une entreprise, ça a toujours été mon but ultime» déclare-t-elle à Yabiladi. Et quand elle a eu l’occasion, elle n’a pas hésité. Mais les débuts étaient un peu difficiles pour elle, étant donné qu’elle s’est lancée en pleine crise. «J’avais commencé la production au Maroc, mais j’ai dû très vite tout ramener en Italie. La crise a un peu bloqué les ventes. Là, on essaye de se tourner vers l’étranger, notamment la Russie et les pays arabes». Manal espère un lendemain meilleur pour sa marque surtout que dit-elle, «le made in Italia est déjà en lui-même une marque», cela devrait lui donner un avantage dans les pays qui résistent à la crise.
Arrivé en Italie en 1997, alors âgé de 17 ans, Mohamed n’a pas eu de difficulté à trouver un emploi à l’époque. «La main d’œuvre marocaine était très demandée à l’époque», se rappelle-t-il, lors d'un entretien avec Yabiladi. Après ses études, il travaille dans une fabrique et en 2005, grâce au soutien de son père lui-même commerçant, il ouvre son propre commerce halal. Mais là encore la crise se fait ressentir. «Les clients [Marocains en majorité] n’achètent plus comme avant. Les gens sont en difficulté aujourd’hui». Mohamed se dit aujourd’hui «préoccupé» par l’avenir de ses enfants parce que la crise a déplumé l’économie. En effet, la situation de l’Italie a poussé de nombreux Marocains à quitter le pays pour d’autres cieux plus prospères ailleurs en Europe. Mohamed cependant voit les choses dans un autre sens. «Moi je pense que s’il faut quitter l’Italie, il vaut mieux rentrer au Maroc. Si jamais je réussis à avoir une bonne opportunité, je rentre sans hésitation», assure-t-il.
Les Marocains d'Italie bénéficient d’une bonne image. De plus, un rapport publié récemment par l’association Caritas, révèle que les ressortissants du royaume chérifien constituent la deuxième communauté d'immigrés légaux en Italie. A présent, une enquête révèle qu’ils sont les premiers entrepreneurs étrangers. MRE d’Italie, en avant !