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Tribune

Une « Le péril noir » : Réaction d’un journaliste de MarocHebdo International

"Répugnant", "nauséabond", "putride"... les réactions n'ont pas manqué suite à la publication du numéro du 2 novembre 2012 de l'hebdomadaire marocain Maroc Hebdo International (MHI), dont je suis journaliste. En tant que tel, j'ai notamment suivi avec beaucoup d'intérêt les débats passionnés sur les réseaux sociaux. Cela m'a mis du baume au cœur: je sais, désormais, avec certitude, que les Marocains ne sont pas des racistes. Bien plus, ils le rejettent, heureusement, en masse, avec force.

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En même temps, je suis triste. Triste parce que le magazine pour lequel je travaille aurait pu éviter de recourir inutilement à l'expression "péril noir" pour évoquer la question des clandestins subsahariens au Maroc. Cela crée un dangereux amalgame qui met toute la communauté noire du pays dans un même sac. Surtout, ironie de l’histoire, que l'article qui traite de la question, et que j'ai lu bien avant la fabrication de la Une, n'est aucunement raciste, ni singulièrement à charge. Plus que cela, mon collègue Abdelhak Najib a même pris la défense de ceux dont on dit qu'ils sont des "clandestins" - terme que je ne cautionne pas parce que, naïvement, peut-être, je considère que la Terre n'appartient à personne. Page 18, par exemple, il y a une photo dont la légende appelle à l'application du droit du sol pour les centaines d'enfants subsahariens nés sans papiers au Maroc. J’en profite pour inviter les gens à compléter leur lecture de la couverture par ledit article.

A titre personnel, lorsque j'ai eu la première mouture de la Une sous les yeux, j'ai été décontenancé au point d’en arriver tout de suite au point Godwin. Et j'ai dit que je la désapprouvais. Et aujourd'hui, encore, je la désapprouve, comme je la désapprouverai toujours. Je me suis particulièrement senti gêné vis-à-vis de mon meilleur ami, Adil, d'origine kino-congolaise. En colocation, actuellement, dans la ville de Casablanca, nous avons débattu de la chose jusqu'à tard dans la soirée. Conclusion? Nous n'aurons plus le droit, après cela, de crier au racisme antimarocain en Occident, comme lorsque, en mars 2012, le Parti autrichien de la liberté (FPÖ), d'extrême droite, avait brandi sur une affiche "l'amour de la patrie plutôt que des Marocains voleurs".

J'ai aussi repensé à mes autres amis, les Sénégalais Halima et El Hadj et les Béninois Faozane et Roland, que j'ai fréquenté durant quatre ans du temps de mes études de journalisme à l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), dans la capitale, Rabat. Tiens, d'ailleurs, voilà tout justement quatre exemples de Subsahariens qui ne vivent pas de mendicité, qui ne s'adonnent pas au trafic de drogue et à la prostitution et qui ne posent de problème ni humain ni sécuritaire pour le pays. Quatre Subsahariens qui, grâce à leur compétences, ont obtenu un emploi stable ici-même. Sincèrement, j'espère que cette Une sera la dernière du même acabit, dans MHI ou dans n’importe quel autre média.

Tribune

Wissam El Boujdaini
Journaliste MarocHebdo Intarnational
Péril jaune, noir, vert, Le monde, ce vaste marché de la Peur...
Auteur : RESOD
Date : le 11 novembre 2012 à 20h02
Il aurait mieux valu pour lui d'entrevoir la portée d'une telle expression qui bien maladroite, amalgame tout les émigrés sub-sahariens légaux et illégaux, en un danger ineffable, plutôt que de rechercher vénalement quelque coup d'éclat qui a pour seul effet d'annonce, la stigmatisation xénophobe, véritable passeport pour une croissance des ventes, de nos jours...
Le "Péril Clandestins " aurait été plus approprié pour dénoncer légitimement le désastre des politiques menées par le dirigeants concernés pour juguler le fléau.
Objectivement, l'exode des clandestins sub-saharien est réel et croit de manière exponentielle depuis dette dernière décennie, devenant ces dernières années, plus problématique de part le nombre de migrants qui s’agglutinent aux frontières européennes, dans les forêts alentours (Tanger, Ksar Sghir, Fnidk, Mdiq, Oued Laou, Nador... ) ou dans les grandes villes en attente du grand départ vers les enclaves espagnoles, vivant de maigres économies vite dilapidées, ou d’expédients plus ou moins légaux...
Plus affichés, plus déterminés et plus violents, qu'auparavant ils donnent beaucoup de fil à retordre aux autorités marocaines dépassées, malgré qu'elles soient épaulées à demi mots par des pays européens frileux, qui bien que fustigeant avec véhémence le moindre écart à leurs visions démocratiques idéalistes de façade, quant à la résolution des problèmes, se réjouissent en coulisses du travail du gendarme Maroc à leurs portes, autorité qui a fort à faire, juridiquement et socio-économiquement, avec des clandestins qui n'ont décidément plus rien à perdre, à 200 mêtres de l'Eldorado pourtant sombre et déchu...
Racisme
Auteur : simontemplar
Date : le 09 novembre 2012 à 08h24

C'est tout simplement du racisme.
Contact
Auteur : BenC
Date : le 06 novembre 2012 à 11h03
Bonjour,

Je suis journaliste pour les Observateurs de France 24, est-ce que je pourrais vous contacter pour une rapide interview à propos de la situation des sub-sahariens au Maroc ? Pouvez-vous me faire signe par mail ? Merci d'avance.
C.B
hebdo
Auteur : mkasdfar
Date : le 06 novembre 2012 à 07h17
Vite! envoyez moi tous les exemplaires Hebdo au toilette, j'ai une gastro sévère.
@ amir
Auteur : allaoui38
Date : le 06 novembre 2012 à 01h05
je me demande pourquoi les sub-sahariens , n’insistent pas pour rester en Algérie ? même pas une seule association sub-saharienne créer en Algérie ou en Tunisie , ça mérite une analyse pour mettre la lumière sur ce point qui pourrait nous dire long sur des vérités bien cachés ......
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