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Grand Angle

Abdelilah Benkirane critique la politique adoptée par la France à l'égard du Maroc

Dans son discours devant les PJDistes de Fès, Abdelilah Benkirane a ainsi pointé la responsabilité de la France dans la dernière résolution du Parlement européen sur le Maroc. Il a également critiqué l’hostilité de l’Algérie à l’égard du royaume et le gouvernement d’Aziz Akhannouch.

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Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, dimanche à Fès. / DR
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Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition) a critiqué, dimanche, la politique adoptée par la France et l’Europe à l'égard du Maroc. Dans un discours prononcé à Fès, Abdelilah Benkirane a ainsi affirmé que la France et l’Europe étaient «des amis» du Maroc, pointant actuellement une «une haine excessive» de leur part envers le royaume et «une escalade».

«Il faut prendre en considération que le Maroc, qui rencontre des problèmes internes notamment liés aux prix, est un pays qui se développe depuis 20 ans. Il les concurrence en Afrique et est notamment devenu un acteur majeur dans certains dossiers, comme la lutte contre le terrorisme», rappelle-t-il. L’ancien chef du gouvernement a indiqué avoir «entendu des responsables français affirmer que ‘le Maroc est un rival en Afrique face auquel il faut faore face’ et reconnaître que ‘les Marocains sont très forts’».

«C’est la France qui a été derrière la résolution récente du Parlement européen», tranche-t-il avant de s’adresser à l’hexagone. «Je lui dis que nous sommes des Marocains et musulmans. Nous aimons notre Roi et notre relation avec lui est plus que politique. Ce n’est pas un chef d’Etat choisi par des élections, c’est un Roi que nous avons eu par la génétique, par la Bai’a et par la Constitution. C’est lui aussi qui gère et prend les décisions pour les questions extérieures», explique-t-il.

«Les Français et les Européens doivent savoir que les Marocains resteront unis et soutiennent leur Roi face aux adversaires, quelle que soit la situation. La présence de détenus est une affaire interne. Ce n’est pas pour autant que nous changerons d’allégeance pour suivre l’Europe. Les Marocains sont royalistes et ils le resteront.»

Abdelilah Benkirane

Le secrétaire général du PJD a toutefois précisé qu’il «ne dit pas qu’il n’y a pas d’injustice ou de dysfonctionnements» au Maroc. «S’il y a des problématiques, il faut les régler en interne par différents moyens. Nous demandons au Roi de faire appel à sa grâce royale», a-t-il enchaîné. L’occasion d’appeler ses disciples à «s’accrocher à l’islam et à la monarchie». «L’islam est la base sur laquelle s’est fondée la nation marocaine et qui est la garantie, après Dieu, pour sa continuité. Il faut aussi s’accrocher à la monarchie et la défendre quelles que soient les situations», a-t-il plaidé.

L’Algérie et le gouvernement d'Akhannouch

Dans son discours, Abdelilah Benkirane n’a pas oublié l’Algérie et la vague de réactions suscitées par ses récentes déclarations. «Malheureusement, le pouvoir et le système en Algérie s’entêtent dans une animosité excessive visant le Maroc. Je peux assurer qu’aucun Marocain qui me parle de l’Algérie n’affiche une haine envers ce pays. Au contraire, les Algériens continuent de vivre au Maroc et travaillent de manière normale et sont bien traités par les Marocains», témoigne-t-il. «J’ai fait un discours de 10 minutes où je leur dis que nous ne sommes pas leurs ennemis», ajoute-t-il, en rappelant que la même position a été exprimée par le roi Mohammed VI.

Revenant sur la situation au Maroc, Abdelilah Benkirane a profité de son passage pour décocher des flèches en direction du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. «La base sur laquelle se construit la politique est la confiance», a-t-il noté, soulignant que «ceux qui ont sapé la confiance des citoyens dans la politique l'ont fait depuis le "blocage"» de la formation du gouvernement en 2016. «Aujourd'hui, ils ont atteint la présidence du gouvernement, mais ils gouvernent sans la confiance de la société», a-t-il ajouté.

L’ancien chef du gouvernement a ainsi fustigé son successeur, affirmant qu’Aziz Akhannouch «devrait avoir honte de lui-même au lieu de s'en prendre» au bilan des dix ans du PJD à la tête du gouvernement. «Ne voyez-vous pas ce qui se passe au Maroc ? Ne voyez-vous pas ceux qui protestent contre vous dont certains qui ont voté pour vous ?», lui a-t-il lancé. Il a également critiqué le porte-parole du gouvernement, affirmant qu’il «ment et exagère dans le mensonge». «Il ne peut pas parler, mais s'il le fait, il ne doit pas mentir», ajoute-t-il.

Abdelilah Benkirane a souligné que ses propos sur le gouvernement et ses critiques ne sont pas «les paroles de l'opposition mais ceux d’un citoyen jaloux», appelant l’exécutif Akhannouch à «rectifier les décisions et les procédures qui doivent être rectifiées, afin que nous n'arrivions pas à des situations où les interventions deviennent inutiles».

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