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Grand Angle

Pollution à la forêt de Bouskoura : Une société de Nouaceur à l’origine des rejets ?

L’apparition de mousses blanches et la pollution du ruisseau passant par la forêt de Bouskoura inquiètent les riverains. Alors qu’une commission mixte a été formée par la préfecture pour enquêter, un deuxième prélèvement a été effectué lundi et les locaux d’une société à Nouaceur ont été visités.

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Le ruisseau passant par la forêt de Bouskoura, dimanche 5 février 2023. / Ph. Yabiladi
La mousse blanche persiste aussi près du ruisseau. / Ph. Yabiladi

Il y a presque deux semaines, l’apparition de mousses blanches et la pollution du ruisseau passant par la forêt de Bouskoura ont inquiété les riverains. Alors que certains ont pointé la Décharge de Mediouna, la considérant à l’origine de «tous les maux» dans la région, d’autres ont regretté «toutes les sortes de pollution» dans cet espace considéré comme le poumon de Casablanca.

«Il y a beaucoup de points de pollutions depuis la source et sur toute la ligne de la rivière, jusqu'à son raccordement au point de Azbane. Les origines de la pollution sont diverses (eaux usées des usines, eaux usées grises des ménages, déchets solides agricoles, déchets solides ménagers, gravats…», avait commenté auprès de Yabiladi, le professeur Youssef Naimi, chef du département de chimie à la Faculté des sciences Ben M'sick Casablanca et membre de l’association Maroc science développement durable (MS2D).

Les images et vidéos publiées par Yabiladi avaient mobilisé la préfecture de Nouaceur, qui a constitué une commission, composée de la Gendarmerie, des services de l’environnement et de l’autorité locale pour enquêter sur place. «La Lydec n’a pas encore dévoilé les résultats des prélèvements effectués il y a deux semaines. Un deuxième a été effectué, lundi, par la Gendarmerie royale», nous confie mercredi une source autorisée de la préfecture de Nouaceur.

L'une des images prises fin janvier 2023. / DRL'une des images prises fin janvier 2023. / DR

Une enquête sur deux fronts ?

Les gendarmes ont «également visité une société située dans la province de Nouaceur», soupçonnée d’être à l’origine des rejets, poursuit-elle. «Cette société dispose d’une station de prétraitement, mais les autorités veulent s’assurer que les rejets respectent la réglementation», explique notre interlocuteur.

«Une fois les résultats des prélèvements dévoilés, nous saurons comment procéder», enchaîne notre source, qui n’écarte pas que la Police de l’eau et la Gendarmerie verbalisent la société et prennent les dispositions prévues par la loi, en fonction des résultats des prélèvements. «Nous suivons ce dossier de très près», assure-t-elle, en rappelant qu’une commission spéciale se déplace sur le terrain «chaque semaine» pour inspecter toutes les sociétés de la région.

Parallèlement à la commission mixte mise en place pour enquêter sur les origines de cette pollution, la préfecture aurait «convenu avec la Lydec de procéder à une inspection par caméra». L’objectif étant de «voir s’il y une défaillance des réseaux ou une fuite» pour expliquer les rejets dans le ruisseau.

Une photo de la mousse blanche prise mardi 7 février 2023. / DRUne photo de la mousse blanche prise mardi 7 février 2023. / DR

Notre source assure également que «le problème n’a rien à voir avec la décharge de Mediouna, qui est trop loin par rapport au ruisseau». «Cette hypothèse est à écarter. La province de Nouaceur est dotée de deux STEPs (stations de traitement des eaux usées) et les eaux sont donc censées être épurées avant leur rejet», insiste notre source, en assurant que «la procédure suit son cours».

Sur place, le problème environnemental persiste, comme en témoignent des photos récentes obtenues par Yabiladi.

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