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Grand Angle

Effet papillon : Quand la crise économique en Espagne créé du chômage au Maroc

L’Espagne vient de mettre un terme à l’initiative phare de la première législature du gouvernement Zapatero. En effet, à partir du premier trimestre 2009, le volume de travailleurs recrutés à la source (à savoir directement dans les pays pourvoyeurs de main d’œuvre comme le Maroc ou la Pologne) sera réduit à peau de chagrin.
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L’Eldorado «au pays des castagnettes», c’est (bientôt) fini. Il faut rappeler que cette initiative comportait deux objectifs majeurs. Primo. Répondre à un besoin socioéconomique urgent. Secundo. Contribuer à la lutte contre l’immigration clandestine.

200 000 personnes foulaient chaque année le sol espagnol (dont environ 20 000 marocains) en qualité de travailleurs agricoles pour la cueillette de fraises, de pommes, poires,… Sélectionnés par l’agence nationale pour l'emploi au Maroc, Anapec (équivalent de l'ANPE en France), les périodes de travail sur le sol ibérique s’étalent sur une durée comprise entre 3 et 6 mois. Les contrats établis, selon les responsables du projet, garantissent aux travailleurs les mêmes droits qu’un ressortissant de l’UE.
Du côté de l’Anapec, il semblerait que l’on a accueilli la «nouvelle» avec une certaine…sérénité. Par la voix du directeur général, Hafid Kamal, qui déclare «qu’il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions» et qu'il n'y a aucune raison de s'affoler. Donc, il faudrait (peut-être) commencer à…s’affoler.

Tout d’abord car la récession qui menace les pays voisins de la rive nord comme l’Espagne est une réalité qui ne laisse rien augurer de bon pour l’économie marocaine (départ de Fadesa, désengagement du promoteur belge Thomas et Piron, n°1 de la construction en Belgique, baisse de l’activité touristique cette année,…). Après le secteur immobilier et son effondrement (plus de la moitié des agences immobilières ont baissé leur rideau), l’Espagne doit faire face à des difficultés économiques structurelles. Fini l’embellie et une croissance soutenue.

Si le Maroc se défend d’avoir été impacté par la crise des subprimes aux USA, les grandes puissances économiques européennes, elles, n’ont pas été épargnées. La France n’arrive pas à retrouver un second souffle, l’Allemagne projette d’injecter 12 milliards d’euros pour la relance de son économie et l’Espagne marque le pas et a décidé d’agir en bloquant la route aux travailleurs saisonniers en provenance des pays tiers dont des marocains (pour rappel). Et il ne faudrait toujours pas s’affoler.

Après la volonté politique de l’UE et le verrouillage à l’entrée de ses frontières, voilà que les «portes» de l’Espagne, premier pourvoyeur d’emplois via le filtre Anapec, devançant de plusieurs longueurs la France et l’Italie, se referment avec un « niet» inscrit sur un écriteau cloué à la porte d’entrée.

Une situation qui risque dans un avenir très proche de passer du mode conjoncturel au…structurel. Etant donné que le Maroc n’a pas la capacité de proposer des offres d’emplois en nombre suffisant à ses citoyens (environ 150 000 personnes arrivent sur le marché du travail chaque année et l’Etat ne peut pas répondre à leurs attentes) avec comme conséquence un niveau de demandeurs d’emplois «au m2» qui devrait…affoler les donneurs d’ordre.

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