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Grand Angle

Halieutis : Le Maroc mise sur la valorisation et la mise à niveau de sa pêche artisanale

Lors d’une conférence de presse, le ministre de tutelle, Mohammed Sadiki a assuré que l’accent de la stratégie nationale Halieutis sera désormais mis sur l’industrie et la valorisation, ajoutant qu’une attention particulière sera accordée à la mise à niveau de la pêche artisanale.

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Photo d'illustration. / Fadel Senna - AFP
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La Stratégie Halieutis, lancée par le roi Mohammed VI en 2009, a réalisé tous ses objectifs initiaux, a affirmé, vendredi à Agadir, le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Lors d’une conférence de presse au Salon international Halieutis, Mohammed Sadiki a reconnu que cette stratégie a rencontré «de nouveaux défis», liés notamment au contexte international ainsi qu’à la pression des changements géopolitiques et environnementaux.

Le ministre a noté que malgré le repos biologique dicté cette année – une décision prise, selon lui, en concertation avec les professionnels sur la base de données scientifiques et techniques de l’INRH-, la production nation a atteint 1,56 millions de tonnes, soit 10% en volume, pour atteindre 13,6 milliards de dirhams. De leurs côtés, les exportations ont atteint 28 MMDH, soit une augmentation de 16% par rapport à 2021.

Mohammed Sadiki a assuré que l’accent de la stratégie nationale sera mis sur l’industrie et la valorisation, ajoutant que «beaucoup de choses ont été fait pour la pêche, la préservation et le développement durable en termes de technologies, de renouvellement et de contrôle».  Il a également assuré qu’une attention particulière sera donnée à la pêche artisanale.

Dans ce sens, pour la valorisation, le ministre a insisté sur la «valeur ajoutée» qui sera apportée au secteur et qui doit rester «dans les zones de pêches, que ce soit en termes d’exportation ou de distribution». Il a noté que malgré l’existence de 497 unités de valorisation, ce nombre reste en deçà des attentes et d’autres unités doivent voir le jour pour augmenter la valeur ajoutée et créer plus d’emplois. «Le manque à gagner est énorme dans l’ensemble du secteur. Il d’agit de tripler la valeur et créer des emplois de qualité dans le cadre de tout un écosystème en matière de service», a-t-il fait savoir.

Les volumes et les prix au niveau du marché national restent une «priorité»

Mohammed Sadiki a annoncé que 8 milliards de dirhams ont été investis dans le cadre de la Stratégie Halieutis, hormis les «investissements privés très importants». «Cet investissement public était destiné à attirer d’autres investissements privés. Le secteur est désormais mature. Halieutis a mis en place un cadre de confiance et un mode de gouvernance axé sur la concertation et la recherche scientifique», a-t-il déclaré.

Revenant à la presse artisanale, le ministre a assuré que le gouvernement «souhaite que les professionnels restent engagés et soient tous impliqués». «L’Etat est prêt», a-t-il dit. «On ne veut plus de baraques en bois. Nous voulons qu’elles soient toutes neuves et toutes équipées», a-t-il tranché.

Selon les donnés du Département de la pêche, la pêche artisanale génère, à elle seule, environ 60 000 emplois directs en mer. Elle est pratiquée par environ 17 000 barques dans plus de 150 sites de pêche le long du littoral marocain, «des sites de pêche formant des micros-pôles de développement, générateurs d’emploi et de prospérité dans l’espace littoral».

Abordant la question d’aquaculture, le responsable gouvernemental a estimé que la Stratégie Halieutis a réglementé le secteur, alors que le mois dernier a été marqué par la présentation d’une loi-cadre. «La vision des investisseurs est désormais claire et il y a un engouement», a assuré Mohammed Sadiki.

Sur un autre dossier, le ministre a reconnu que la question des volumes et des prix au niveau du marché national reste une «priorité», arguant que «l’augmentation du volume de production grâce à l’aquaculture pourra créer un équilibre au sein du marché et impacter les prix». «Le ministère n’est pas responsable des prix mais le gouvernement se soucie de cette question», a-t-il assuré, en insistant sur l’attention accordée à l’organisation du circuit de distribution pour lutter contre les intermédiaires qui se situent «à tous les niveaux de la chaîne», ce qui «perturbe la chaîne de distribution». Et d’expliquer que les professionnels mènent annuellement, à la veille du mois de Ramadan, des opérations visant à tenter d’approvisionner le marché intérieur en produits avec des prix abordables.

Enfin, s’agissant de la formation pour les métiers de la mer, Mohammed Sadiki a annoncé qu’une nouvelle stratégie de formation est en préparation, pour prendre en compte les dernières nouveautés du secteur.

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