Maroc : Un « non » quasi unanime à l’insalubrité pendant l’Aid el Kebir

A Casablanca, c’est près de 21 000 tonnes de déchets qui ont été ramassés en l’espace de trois jours, soit 2,8 fois plus qu’en temps normal, à l’occasion de la l’aid el kebir célébrée vendredi 26 octobre dernier. Cependant, les sociétés chargées de l’assainissement de la ville s’en sont visiblement bien sorties. Elles ont reçu du Conseil de la ville l’autorisation de louer des camions semi-remorques et de déverser dans des points ou quai de transfert. «Ce sont des dispositions que la ville nous accorde uniquement le jour de l’Aid et qui nous facilite la collecte et le transfert des déchets vers la décharge», explique à L’Economiste Said Zniber, directeur de Segedema Casablanca.

A côté de l’effort des autorités de la ville, il y a celui des sociétés d’assainissement. Tecmed à titre d’exemple a mobilisé 200 véhicules et 1500 personnes et loué 90 semi-remorques et 10 chargeuses pour remplir sa mission. Son directeur d’exploitation au bureau de Casablanca, Hamid Mahmoud, reconnait c’est grâce à toutes ces mesures que les services de nettoyages se sont améliorer cette année.

Les habitants aussi ont mis la main à la patte

Ailleurs dans la grande métropole, les habitants ont eux-même pris les choses en main. Au quartier Bachkou notamment, société civile et riverains se sont mobilisés pour la collecte des déchets, sous l’impulsion de l’association Porte de Californie pour la culture et le développement social, rapporte Le Matin. Leur but était justement de contrecarrer l’affluence d’ordures du jour de l’Aïd. Depuis dimanche 21 octobre, tous étaient déjà adultes et enfants s’y sont adonnés. Et une campagne de sensibilisation devait permettre de maintenir le rythme.

A Rabat aussi, le bilan est positif. La commune urbaine qui avait provisoirement pris le relais dans les zones assurés par Veolia après son retrait, en a «globalement […] bien assuré» le nettoyage, note l’Economiste. Les arrondissements couverts par Tecmed s’est également acquitté de sa tâche, malgré la forte augmentation de la quantité de déchets collectés. En effet, à Salé seulement, 3 400 tonnes d’ordures ont été collectés en trois jours de fête, contre une moyenne de 1 600 tonnes en temps normal.

A Marrakech, 2 600 tonnes de déchets en trois jours. Ici, en plus du ramassage traditionnel, 100 000 sacs à poubelle ont été distribués aux habitants par l’une des sociétés opératrices pour faciliter le ramassage des ordures.

Agadir, toujours au rendez-vous de la propreté

A Agadir, rien de nouveau. Comme à l’accoutumée, la ville a assuré la collecte des déchets via un dispositif particulier mis en place pour l’évènement. «La journée de l’aid fait l’objet d’un traitement particulier depuis plusieurs années quant à la gestion des déchets dans la cité», indique à L’Economiste Tariq Kabbage, maire de la ville. Pour faciliter la collecte des déchets aux 120 éboueurs déployés dans la ville, plus de 10 000 sacs à poubelle ont été distribués aux habitants et des bacs à ordures supplémentaires ont été mis à disposition.

Tanger, point noir du tableau

Si la plus part des grandes villes ont été bien assainis le jour de l’aïd cette année, d’autres ont été lésées. C’est le cas de Tanger. Pour cause, la pluie a rendu difficile l’accès aux quartiers périphériques. Les habitants ont dû attendre quelques jours après la fête pour se débarrasser des ordures.  

De manière générale, l'avant, le pendant et l'après aïd sont souvent redoutés tant par les professionnels de l’assainissement que par certains habitants. Pourvu que les couacs de cette année puissent être corrigés l’année prochaine pour que les habitants des régions comme Tanger puissent respirer de l’air pur. Toutefois, ne serait-ce pas encore mieux que des dispositifs aussi solides soient mis en place pour lutter contre l’insalubrité en dehors de la période de l'aïd ?