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Breve

L’ONU a demandé au Maroc de suspendre l’extradition vers les Etats-Unis de Sébastien Raoult

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Sébastien Raoult
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Alors que le ressortissant français Sébastien Raoult a été extradé par le Maroc, à la demande des Etats-Unis pour cyberpiraterie, le Comité des droits de l’Homme relevant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a demandé au gouvernement marocain, avec du retard, la suspension du processus. En effet, l’avis a été rendu dans un courrier daté de mercredi 31 janvier, alors que le jeune homme a été livré à Washington le 25 janvier dernier. La requête de l’avocat du mis en cause avait été déposée le 17 janvier, pour un examen en ultime recours. Le 29 janvier, l’ancien étudiant en informatique a déjà comparu devant la juge fédérale de Seattle. Il a plaidé «non coupable», tandis que la juge fédérale décidé de le maintenir en détention, en raison des «risques de fuite». La prochaine audience est prévue le 3 avril.

Sébastien Raoult a été arrêté le 31 mai 2022 à son arrivée depuis la France au Maroc, à l’aéroport de Rabat-Salé, en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par les Etats-Unis. Depuis, il a été placé en détention à la prison de Tifelt 2, en attendant son extradition pour «complot en vue de commettre fraude et abus électronique et vol d’identité grave». La justice américaine lui reproche aussi d’être un membre des ShinyHUnters, considéré comme un groupe de «cybercriminels» auteurs de nombreuses cyberattaques visant de grandes entreprises et multinationales. Parmi les victimes figure d’ailleurs Github, du géant américain de l’informatique Microsoft. Selon son avocat, il risque 116 ans de prison, s’il est reconnu coupable.

Maintenant que l’avis du Conseil des droits de l’Homme est tombé avec une semaine de retard, l’avocat de Raoult, Me Philippe Ohayon, déplore auprès du Nouvel Obs «une décision exceptionnelle qui, malheureusement, n’a pas empêché l’extradition». La lettre de l’instance onusienne rappelle néanmoins «à toutes les autorités, françaises, marocaines et américaines, les très graves entorses au droit international qui ont abouti à ce qu’on peut désormais appeler ‘le scandale Sébastien Raoult’», a-t-il considéré. Paul Raoult, le père du mis en cause, regrette pour sa part le retard pris pour que la décision soit rendue. «Mais cela montre que notre demande était fondée», a-t-il soutenu.

Redoutant déjà une extradition de son client vers les Etats-Unis, Me Ohayon avait saisi le Comité contre la torture de l’ONU, en décembre 2022, «mais cette instance a refusé d’enregistrer sa demande», selon l’AFP. Les raisons de ce refus ne sont pas communiquées. Il a précédemment estimé que l’extradition aurait été «précipitée» et que «ce genre de manœuvres entre les Etats-Unis et la France ne doit plus jamais se reproduire».

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