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Grand Angle

Marché mondial du halal : Le Maroc doit faire de gros efforts pour se positionner

Le Maroc a montré sa volonté de faire du halal une véritable industrie nationale exportée dans le monde. Mais Philippe Charot, directeur général et fondateur d’Agro-Food Industrie estime que le marché international du halal étant en plein essor, le royaume devra faire nombreux efforts pour être à la hauteur.

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«A ce jour, la principale difficulté du Maroc est l’impossibilité d’exporter ses viandes et toutes les productions contenant de la viande telles que les charcuteries dans les pays de l’Union européenne, faute d’agrément de l’UE», affirme le Philippe Charot, directeur général et fondateur d’Agro-Food Industrie. En effet, la viande du royaume n’est pas admise sur le marché de l’UE pour des raisons phytosanitaires.

Manque à gagner énorme

Selon les derniers chiffres, le marché mondial du halal est un marché de 1,6 milliard de consommateurs, représentant un chiffre d’affaires de près de 450 milliards d’euros. Or, «la majeure partie de ce chiffre d’affaires est réalisée à partir de produits contenant de la viande», souligne M. Charot. C’est donc un véritable manque à gagner pour le royaume de ne pas pouvoir exporter sa viande vers l’UE qui est un partenaire économique privilégié.

Pour ce marché [UE], le Maroc est obligé de se rabattre sur tous les produits où la notion de halal devient très accessoire pour le consommateur musulman, tels que les olives, les huiles, les bonbons. «Heureusement !, se réjouit M. Charot, il y a de nombreux marchés très intéressants hors Union européenne où le halal est en plein développement, tels que l’Algérie, le Moyen-Orient, le Pakistan, l’Indonésie». En effet l’Algérie est le deuxième client étranger d’Agro-Food Industrie après l’Arabie saoudite.

Créer une association de professionnelle 

M. Charot est «persuadé» que la création d’une association professionnelle des producteurs de produits halal marocains est un «excellent» moyen de «fédérer les énergies vers l’exportation et faire connaitre les excellents produits marocains». Il estime qu’une telle organisation pourra représenter la filière halal marocaine dans les salons internationaux dédiés. En effet, jusqu’à présent, les professionnels prennent part à ces rencontres de manière individuelle. Il n’existe pas encore une synergie autour du secteur du halal. Toutefois, le grand salon professionnel international du halal organisé à Meknès en septembre dernier a donné un véritable coup de souffle au secteur avec la participation de plusieurs états musulmans et européens.

Le label, une aubaine

Par ailleurs, le label Halal lancé par l’Institut Marocain de Normalisation [IMANOR] représente l’un des acquis pour les professionnels marocains aujourd’hui. Ce label leur donne libre accès aux 57 pays musulmans du monde dont la plus part était jusqu’ici fermée aux produits «made in Morocco» et les professionnels s’en réjouissent. «Nous avons des contacts commerciaux très avancés avec des pays comme la Malaisie et l’Indonésie et ce label sera un accélérateur formidable pour entrer nos petits pots bébé halal dans ces pays», se réjouit M. Charot pour son activité qui fleurit d’ailleurs à l’échelle nationale comme à l’internationale.

Il faut tout de même signaler que la société de Philippe Charot fait partie des rares entreprises marocaines qui s'en sort vraiment dans l'export des produits halal. Certainement à cause du produit produit qu'elle propose. Koutoubia Holding a tenté une entrée sur le marché français avant de la reportée, juste avant le lancement du label marocain. Désormais il pourra faire son entrée dans l'Hexagone, mais il faudra résoudre la question des viandes marocaines sur le marché français. De son côté, la filiale chérifienne du suisse Nestlé aussi avait manifesté son intérêt pour l'obtention du label Halal marocain. 

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