C’est à l’unisson que le chant de l’industrialisation du cinéma marocain est chanté à la première édition des Assises nationales du cinéma lancé le 16 octobre dernier et qui prend fin ce jeudi 18 octobre. L’évènement s’est tenu en présence du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, et du président du centre cinématographique marocain, Nourredine Sail, tous deux entourés de la famille des professionnels du cinéma national.
Le roi Mohammed VI n’y était pas physiquement, mais a fait part, dans une lettre, de sa volonté de voir «émerger une véritable industrie [cinématographique] nationale». Il a également insisté sur «la nécessité pressante» pour le Maroc de disposer d’une production cinématographique nationale permettant de consolider son identité culturelle et d’étendre le rayonnement de son patrimoine civilisationnel, culturel et historique.
Le défi de la qualité
Mustapha El Khalfi se veut confiant dans cette nouvelle orientation et assure que son département et lui «veilleron[t] à l’élaboration d’une stratégie nationale afin de promouvoir une véritable industrie cinématographique et faire face à la concurrence internationale». Seul hic soulevé par le ministre : la qualité.
Pour lui, industrialiser le cinéma marocain rime avec l'amélioration de la qualité des productions. «Il faudra principalement relever le défi de la qualité dans un contexte marqué par l’essor des nouvelles technologies».
Lors de ces assises, les professionnels ont abordé huit problématiques du cinéma marocain jugées fondamentales. Il s’agit, entre autres, de la mise à niveau des sociétés de production, la lutte contre le piratage, le nouement de partenariats stratégiques avec d’autres pays. Et cette dernière est la plus importante selon le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, car elle obligerait justement à se conformer à un certain niveau de qualité.
Pour la première place dans le monde arabe
De son côté, Nourredine Sail, juge que le royaume dispose du potentiel nécessaire pour atteindre des sommets en matière de cinéma. Il recommande ainsi de «redoubler d’efforts afin que le Maroc puisse occuper la première place dans le monde arabe en matière de production cinématographique».
Le professionnel nuance cependant, car selon lui, les finances devront jouer un grand rôle dans le développement du cinéma marocain et l’Etat devrait assurer, faute de quoi, «il n'y aura pas de cinéma, ni en Afrique ni dans le monde arabe». «Au Maroc nous voulons rester maîtres de nos images, créer un marché intérieur et fortifier les festivals qui sont une sorte de soutien», explique-t-il.
A ce sujet, M. Khalfi s’est voulu rassurant en indiquant que le soutien financier de l'Etat serait substantiellement augmenté à partir de 2013. «Il sera également question d’élaborer un modèle économique propre à ce secteur afin de garantir la rentabilité de la production», confie le ministre. Un Livre blanc sur le cinéma sera lancé avant fin janvier prochain.