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Grand Angle

Pays-Bas : Les Affaires étrangères finissent par dévoiler le contenu de l’accord avec le Maroc

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra, a été ferme devant les députés parlementaire, en refusant de dévoiler un accord scellé, en juillet 2021 avec le Maroc. Pour en publier les termes, il a demandé à consulter la partie marocaine. Après l’échange tendu avec les élus, la semaine dernière, il a rendu public le contenu du document.

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Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra / Ph. AFP
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Plusieurs jours après une longue prise de bec avec les députés, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra, a fini par rendre public le contenu d’un accord signé conjointement, en juillet 2021, entre les Pays-Bas et le Maroc. Le gouvernement s’y engage à coopérer avec la partie marocaine «sur tous les fronts», y compris le soutien au Centre culturel marocain d’Amsterdam.

Le «plan d’action» de cet accord est exposé en quatre axes, dans lesquels les deux parties se concertent pour «coopérer plus intensément» et «œuvrer au rapprochement de la communauté marocaine aux Pays-Bas et de la communauté néerlandaise au Maroc», notamment par «l’organisation conjointe d’activités économiques, artistiques et culturelles».

A ce titre, le Centre culturel marocain d’Amsterdam serait «un catalyseur inspirant», a rapporté ce mardi De Telegraaf, qui cite l’accord. Plus loin, les deux pays promettent de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures de l’un et de l’autre. Les Pays-Bas semblent y avoir concédé, comme pour tourner la page de l’ancien chef de la diplomatie Stef Blok et ses sorties médiatiques sur les détenus du Hirak du Rif, analyse le média. De ce fait, l’accord pourrait traduire l’espoir, du côté néerlandais, reprenne en contrepartie un nombre plus important de demandeurs d’asile déboutés.

En octobre dernier, les Pays-Bas ont annoncé être en mesure de renvoyer prochainement les demandeurs d’asile marocains, dont le dossier est rejeté. Mais cette reconduction nécessite l’octroi d’un laisser-passer de la part des services consulaires marocains. Jeudi dernier, Wopke Hoekstra a refusé de révéler les détails de cet accord, malgré les insistances des députés parlementaires.

Des termes sur la facilitation de la reconduction à la frontière

Partisane du Hirak du Rif, Kati Piri a insisté, la semaine dernière, pour que les élus soient informés. «La Chambre a le droit de savoir ce qui a été promis en échange de la reprise des demandeurs d’asile déboutés», a-t-elle réclamé. Lors de la même séance, elle est revenue à la charge pour demander au ministre des Affaires étrangères de partager les accords de manière confidentielle. Wopke Hoekstra a promis d’en discuter d’abord avec son homologue marocain. «Je n’ai jamais nié l’existence de ces accords, dont nous avons convenu diplomatiquement», a dit Wopke Hoekstra.

Pour cause, l’accord ne contiendrait pas uniquement des aspects économiques et culturels de la coopération. Il s’étendrait aussi sur la gestion de la migration. Selon Kati Piri, il prévoit par ailleurs que les deux pays se concertent préalablement sur le soutien financier aux organisations à but non-lucratif et aux organismes non-gouvernementaux. «Il est très inhabituel de demander à des régimes autocratiques l’autorisation de financer des ONG», a-t-elle commenté.

Mais du côté de la diplomatie, l’accord est annonciateur d’une nouvelle ère de relations bilatérales, qui a commencé par le soutien des Pays-Bas au plan d’autonomie au Sahara. Dans une déclaration conjointe avec son homologue marocain, Wopke Hoekstra a décrit l’option soutenue par Rabat de «contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l’ONU».

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