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Grand Angle

Cinéma : Une célébration haute en couleur pour la 20e édition anniversaire du FIFM

Une semaine après la clôture de la 19e édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM), les organisateurs pensent d’ores et déjà aux préparatifs de la prochaine. Prévue du 24 novembre au 2 décembre, cette édition anniversaire marquera les 20 ans de la grand-messe cinématographique, qui sera célébrée comme elle se doit.

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Festival international du film de Marrakech (FIFM) / DR.
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Clôturé par une série de récompenses aux longs-métrages en compétition, ainsi qu’un hommage parmi plusieurs ayant marqué sa 19e édition, le Festival international du film de Marrakech (FIFM) fera son grand retour dans la ville ocre, du 24 novembre au 2 décembre 2023. «On termine l’édition 2022 et on attaque tout de suite la préparation de la prochaine, qui revêt une symbolique importante pour les vingt ans du festival», a déclaré à Yabiladi Ali Hajji, coordinateur général de l’événement. «On a déjà commencé à réfléchir à ce qu’on voudrait faire l’année prochaine, mais on se réunira dans les semaines et les mois à venir, afin de mieux déterminer ce qui sera fait», a-t-il ajouté, en marge de la clôture de la 19e édition.

Festival cinématographique hautement classé et largement accessible à la fois, le FIFM permet surtout «la rencontre entre les talents du cinéma de demain et les plus grandes personnalités du cinéma international», décrit Ali Hajji. Cette année, des longs-métrages à thème ont été les plus marquants de la programmation, qui a permis à de nombreux jeunes cinéastes de montrer leur tout premier ou deuxième film. C’est notamment le cas du réalisateur iranien Emad Aleebrahim Dehkordi, dont le premier opus, «Chevalier noir» (A Tale Of Shemroon) a décroché l’Etoile d’or du jury, présidé par le réalisateur italien Paolo Sorrentino.

Le réalisateur iranien Emad Aleebrahim Dehkordi recevant l'Etoile d'or de Paolo SorrentinoLe réalisateur iranien Emad Aleebrahim Dehkordi recevant l'Etoile d'or de Paolo Sorrentino

Des films qui font «bouger les lignes» du cinéma

Pour Ali Hajji, ce film «est très différent de tout ce que l’on peut voir du cinéma iranien actuellement, ce qui intéresse beaucoup un festival comme le FIFM». «Le jeune cinéma iranien est très influencé par celui d’Asghar Farhadi, avec des scénario très écrits et à rebondissements», rappelle le coordinateur. Mais dans ce film primé, le réalisateur a réussi à bouger ces lignes, «de manière inattendue dans cette cinématographie». Beaucoup d’éléments ont happé les organisateurs, dans cet opus, à commencer par «l’intérêt du sujet, l’incarnation des personnages, l’écriture distinguée qui a été un choix pensé par le réalisateur».

«On est sorti de la projection de «Chevalier noir» en se disant que ce film était étonnant. On a vu nombre de films iraniens, cette année même. Mais celui-ci a été de loin une surprise pour tous, ce qui a grandement joué dans les critères ayant poussé à le sélectionner parmi les autres longs-métrages programmés cette année au festival.»

Ali Hajji

Réalisateur iranien installé en France, Emad Aleebrahim Dehkordi a travaillé sur ce film pendant dix ans. Il s’agit d’un double portrait de deux frères en conflit avec leur père, après le décès de la mère. Chacun a choisi une trajectoire totalement différente de l’autre, cherchant en permanence le moyen de s’en sortir. Le réalisateur propose un récit intimiste, qui traduit les interrogations de toute une jeunesse contemporaine en Iran.

Les gagnants du 19e FIFM / Ph. FIFMLes gagnants du 19e FIFM / Ph. FIFM

Outre ce film grand gagnant de l’édition, parmi les long-métrages primés, ainsi que ceux montrés hors-compétition, les thématiques abordées sont larges. Le hasard a fait, lors de cette édition, que beaucoup de réalisateurs soient issus de différentes diasporas, portant ainsi un regard singulier sur les questions qui les préoccupent, autant sur le plan artistique que sociétal. «Lorsqu’on fait une sélection pour un festival comme celui de Marrakech, on n’a pas en tête de choisir les films par rapport à des thèmes particuliers. C’est la singularité du regard du cinéaste qui compte, ce qu’il apporte de nouveau dans le langage cinématographique, sa capacité de bouger les lignes du cinéma», estime pour sa part Ali Hajji.

Montrer la diversité des cinémas du monde

Le comité de sélection du FIFM est composé de «sept personnes, quatre programmateurs et trois conseillers, de sept nationalités différentes, de continents différents, ce qui fait la richesse et la diversité des regards que l’on porte sur les films», indique le coordinateur général. Cette année 2022, le comité a visionné «plus de 800 films», dans le cadre de festival internationaux, de rencontres cinématographiques ou en lien privé. «On se réunit chaque semaine pour discuter des films qu’on a vus, et on ne sélectionne pas de la même manière, selon la section», explique-t-il.

Ali Hajji, coordinateur général du FIFMAli Hajji, coordinateur général du FIFM

Pour la compétition, les premiers et deuxièmes longs-métrages ont été priorisés, cette année, dans l’idée d’«aller à la découverte des talents de demain», avec «une grande exigence sur le regard du réalisateur, la singularité et l’importance du propos». Pour les séances de gala, «de grands films internationaux de réalisateurs connus, avec des castings prestigieux» ont été à l’honneur, notamment «La Conspiration du Caire» (Boy From Heaven) de Tarik Saleh, ou encore «Les Nageuses» (The Swimmers) de Sally El Hosaini.

Les séances spéciales ont permis de montrer «des films reconnus par la critique à travers les grands festivals dans le monde», tandis que la section 11e continent a mis en avant «des films d’avant-garde, qui font bouger les lignes des représentations habituelles du cinéma». Le Panorama marocain a mis en lumière des films d’auteurs nationaux, tandis que les séances jeune public se sont adressées aux enfants et aux adolescents. «Pour la première fois, nous avons intégré les collégiens cette année», indique Ali Hajji. Sur la Place Jemaâ El Fna, des films populaires ont été projetés, libres d’accès. «On est sur une large représentativité des cinémas du monde, dans leur diversité», souligne le coordinateur général.

Selon les organisateurs, cette édition a rassemblé plus de 150 000 spectateurs autour de 124 projections de films au Palais des congrès de Marrakech, au cinéma Colisée, à Jemaâ El Fna et au musée Yves Saint Laurent. Près de 20 000 personnes ont été accréditées par badge électronique et près de 5 000 enfants et adolescents ont assisté aux projections jeune public. La 20e édition ambitionnera ainsi de célébrer la symbolique d’un anniversaire marquant, autour de cinéastes et de cinéphiles de tous les âges.

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