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Grand Angle

Pays-Bas : Le Maroc au centre d’une prise de bec entre les députés et le chef de la diplomatie

Des accords entre le Maroc et les Pays-Bas suscitent la curiosité de députés néerlandais. Ils exigent d’en connaître les détails. Une demande rejetée par le ministre des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra.

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Wopke Hoekstra, ministre néerlandais des Affaires étrangères
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Prise de bec entre le ministre néerlandais des Affaires, Wopke Hoekstra, et des députés au sujet d’accords conclus avec le Maroc, rapporte un média local. Le chef de la diplomatie a refusé de révéler les détails du «plan d’action», selon ses termes, signé avec Rabat en 2021, portant sur la migration, la justice et la coopération économique. «Je n'ai jamais nié l’existence de ces accords, dont nous avons convenu diplomatiquement», a-t-il répondu, jeudi.

Nullement convaincue par la version donnée par Wopke Hoekstra, la députée Kati Piri, grande partisane du Hirak du Rif, a exigé du ministre de rendre publics les accords signés avec Rabat. «La Chambre a le droit de savoir ce qui a été promis en échange de la reprise des demandeurs d'asile déboutés», a-t-elle réclamé. La revendication a été rejetée. «Nous n’allons pas étaler ce genre de documents sur la place publique», lui a répliqué le chef de la diplomatie. 

Le président de la Chambre, Martin Bosma, a sollicité un peu d’ouverture sur ce sujet. Un autre député s’est dit préoccupé par le refus du ministre des Affaires étrangères de donner les détails du plan d’action aux parlementaires.

Les Pays-Bas soutiennent le plan d’autonomie au Sahara

Kati Piri est revenue à la charge pour demander au ministre des Affaires étrangères de partager les accords de manière confidentielle avec les députés. Hoekstra a promis, au grand dam des parlementaires, de discuter d’abord avec son homologue marocain de cette possibilité.

Pour rappel, le secrétaire d'État à la Justice et à la sécurité, chargé de l'asile et des migrations, Eric van der Burg avait déclaré en octobre que «les relations entre les Pays-Bas et le Maroc se sont considérablement améliorées récemment, y compris dans le domaine du retour» des demandeurs d'asile déboutés par la justice néerlandaise. Le responsable avait fait état de la conclusion d’accords avec le Maroc «sur divers sujets, dont la migration».

Le Maroc et les Pays-Bas ont décidé de tourner les pages des tensions et initier une nouvelle étape dans leurs relations. Une crise marquée par de profondes divergences sur le Hirak du Rif ayant conduit, en 2017, aux convocations, à deux reprises, de l’ambassadeur néerlandais à Rabat et au rappel, la même année, de l’ambassadeur marocain pour consultations.

Cette embellie des relations s’est traduite par le soutien des Pays-Bas au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. «C’est une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l'ONU» en vue de parvenir à une solution au différend régional, a indiqué le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra, dans le communiqué conjoint publié le 11 mai à Marrakech, à l'issue de ses entretiens avec son homologue marocain, Nasser Bourita.

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