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Grand Angle

Tourisme : Inquiétudes sur le produit Maroc

Depuis quelques semaines, de nombreux acteurs du secteur du tourisme pointent du doigt les chiffres enregistrés par la destination Maroc. En effet, les indicateurs sont passés du vert au rouge. Moins de visiteurs, chute des réservations, baisse du tourisme de masse,... depuis la fin de l’année 2007. Et les premiers résultats de 2008 confortent la tendance baissière. En clair, la situation est alarmante.
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Qu’est qui peut expliquer ce retour de manivelle ? Certains opérateurs du secteur déclarent que la formation des Ressources humaines (RH), largement déficitaires et négligées par les politiques publiques initiées jusqu’alors, est la cause majeure du désintérêt manifesté par les touristes. On parle de – 25% de touristes pour la seule ville de Marrakech (destination phare du pays). D’autres, préfèrent mettre cela sur le compte de la conjoncture économique internationale. A savoir la baisse du pouvoir d’achat du principal marché émetteur : la France. Et ils défendent la thèse que la baisse du dollar s’avère profitable à des destinations comme l’Egypte.

Et si cet état de fait reposait sur la combinaison de ses différents facteurs ? Construire une vision touristique sans tenir compte des «carences» spécifiques et identifiées comme l’absence de compétences, est-ce un acte responsable ? Lancer de supers chantiers avec
la création de grandes stations balnéaires répond-il aux attentes du tourisme de masse ? L’Espagne n’est-elle pas l’exemple à ne pas suivre ? N’est-elle pas entrain de détruire les infrastructures construites au début des années 1980 et de fabriquer des produits adaptés à l’offre ? Comme le tourisme régional. Et enfin, peut-on développer une politique touristique avec un tourisme intérieur à faible portée ?

Se convaincre que la tendance internationale est l’unique responsable des maux du secteur au Maroc, cela serait se mentir et constituerait un acte sans précédent. Se pencher avec froideur et détachement sur les raisons majeures des lacunes du secteur pourrait être le début de pistes de solutions. Il semblerait qu’au plus haut sommet de l’Etat une inquiétude certaine se soit traduite, entre autres, par la tenue de réunions d’urgence. Pour l’heure, rien n’est ressortit sur le contenu des propos et sur les résolutions prises.

«Le Maroc se doit de diversifier ses marchés émetteurs. Le Royaume ne doit pas compter que sur la France pour construire une politique touristique stable et pérenne. Le pays a de nombreux atouts à faire valoir comme la richesse et la diversité de ces paysages, la douceur de son climat ou encore le sens de l’hospitalité de ces habitants. Espérons que la situation est conjoncturelle», précise un grand opérateur casablancais qui a préféré garder l’anonymat.

Pro activité, courage et détermination ne seront pas de trop pour que le Maroc renoue avec l’embellie. Si le pays est impuissant devant des facteurs exogènes, il n’en reste pas moins que les questions liées à la formation et aux services…après vente doivent être hissées au premier rangs des priorités. Tout le monde y gagnera. C’est du win win !

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