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Breve

«Qu’il retourne en Afrique !» : Le racisme du RN suspend une séance de l’Assemblée française

Publié
Carlos Martens Bilongo
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Député du Rassemblement national (RN), Grégoire de Fournas est privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois, soit une soustraction de 3 746 euros mensuels. Il est également exclu de l’Assemblée nationale pendant les quinze prochains jours de séance. Ces sanctions inédites sont les plus lourdes prévues par le règlement interne de l’institution. Elles n’ont été prises qu’en 2011, contre Maxime Gremetz (PCF), qui avait insulté et menacé des élus en réunion. Jeudi 3 novembre, la séance des questions orales au gouvernement français, à l’Assemblée, a été suspendue après que De Fournas a interrompu l’élu NUPES, Carlos Martens Bilongo, par une injonction raciste.

Une retranscription publiée sur le site de l’hémicycle permet de confirmer que le concerné a bien dit «qu’il retourne en Afrique !», provoquant l’ire de l’opposition et de la majorité. Côté RN, De Fournas n’a pas été rappelé à l’ordre et n’a pas formulé d’excuses. Le député a interrompu Bilongo à deux reprises, lors d’une question sur l’opération de sauvetage de migrants réalisée par Ocean Viking. «Ce sont des passeurs !», s’est-il exclamé. L’élu LFI continue, lorsque De Fournas crie : «qu’il retourne en Afrique !», selon la transposition retenue par le directeur des comptes rendus, Serge Ezdra, également cité par TF1.

Les élus LFI, PS, EELV, GDR et ceux des autres partis s’exclament vivement. «Madame la présidente ! C’est un scandale», s’indigne Erwan Balanant (MoDem). «C’est du racisme !», lance Sophia Chikirou (LFI). «Quel est le député qui vient de prononcer cette phrase ?», s’interroge la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet. «Raciste !», crie Davy Rimane (GDR). Sur les autres bancs, des députés se lèvent et scandent «Dehors !», en pointant De Fournas.

Yaël Braun-Pivet annonce alors que le Bureau de l’Assemblée va «déterminer si les faits qui ont été commis sont passibles d’une sanction et de quelle sanction». Les questions au gouvernement prennent fin officiellement, «compte tenu de la gravité des faits» et de «l’émotion légitime»provoquée.

Le même jour, Bilongo a déploré que «le racisme nous rattrape toujours, même dans les lieux les plus prestigieux de la République». «Le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie», a affirmé pour sa part la Première ministre Elisabeth Borne. Le président Macron s’est dit «heurté» par des «mots intolérables».

Article modifié le 04/11/2022 à 21h13

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