Le Collège syndicale des médecins spécialistes privés réclame la revalorisation des prix des consultations et les honoraires de certains spécialistes tels les anesthésistes. Le Collège, qui regrouperait 30 associations, soit près de 4 500 médecins, dénonce la non-exécution d’un mémorandum signé par les ministres de la Santé et de l’Emploi en juin 2011, dans lequel l’Etat s’était engagé à accorder aux médecins et aux cliniques deux conventions distinctes au lieu de les confondre dans une seule et même convention comme c’est le cas actuellement. «Ces textes permettront ainsi de fixer les tarifs des consultations et les honoraires distincts selon selon qu’il s’agit d’un praticien ou d’un établissement de soin», explique à l’Economiste Saad Agoumi, président du Collège.
L’autre dossier choc décrié par les médecins spécialistes concerne le partenariat public-privé dont le but est d’affecter des médecins privés dans des hôpitaux publics accusant un déficit en ressources humaines. A cet effet, le ministre de la Santé El Houssaine Louardi avait proposé une rémunération de 286 dirhams la demi-journée de consultation pour ces médecins. «Une proposition choquante et insultante à l’égard des médecins, mais nous ne voulons pas bloquer ce projet, c’est pourquoi nous avons décidé d’accorder un sursis au ministère en attendant l’adoption d’une meilleure formule», soutient M. Agoumi.
En outre, les médecins spécialistes s’oppose à une quelconque ouverture du capital des cliniques à des investisseurs autres que les médecins, telle que prévue par la loi 10-94. «Nous rejetons en bloc la version actuelle du projet de refonte de la loi présentée par l’ex ministre de la Santé et soutenue par l’actuel ministre», souligne le président du Collège. Les professionnels veulent une révision de cette loi.
De meilleures conditions de travail dans le public
Du côté du public aussi, l’atmosphère est très tendue. Ici les professionnels ont également formulé leurs lots de revendications, notamment l’amélioration des conditions de travail et les primes de rendement pour le personnel de santé.
Par ailleurs les syndicats dénoncent «le nombre dérisoire de postes budgétaires pour les infirmiers fixés à 800, alors que 2000 lauréats du public attendent toujours d’être embauchés», rapporte le site Aujourd’hui Le Maroc. Ils réclament le «recrutement immédiat» de tous les lauréats des Instituts de formation aux carrières de santé [IFCS] au chômage.
En somme, le secteur de la santé au Maroc va mal. Il n’est plus à rappeler toutes les mésaventures des patients et leurs médecins qui ont défrayé la chronique ces derniers mois. Le mal être de la population s’est confirmé avec la récente enquête du HCP face au corps médical. Les médecins du public ont annoncé une grève les 10 et 11 octobre. Le ministère de la Santé, seul concerné par les plaintes des professionnels, n'a toujours pas réagi.