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Espagne : Un agent consulaire privé de la nationalité car «lié» aux services secrets du Maroc

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Photo d'illustration. / DR
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L’Audience nationale, plus haute juridiction en Espagne, a confirmé récemment une décision du ministère de la Justice de refuser la nationalité espagnole à un employé du consulat du Maroc à Madrid. Selon la presse ibérique, la décision judiciaire s’est basée sur un rapport confidentiel du Centre national de renseignement (CNI) qui révèle des liens entre l’employé et les services secrets marocains.

La même source affirme que cette affaire a révélé un «chef des services de renseignement marocains en Espagne» qui recruterait du personnel de la légation comme espions. «Le CNI a été contraint de rendre publique l’existence de ce nid d’agents secrets lié à la représentation diplomatique du pays voisin pour éviter que ce travailleur, marié à une citoyenne espagnole d’origine marocaine et père de deux enfants également espagnols, accède à la citoyenneté par résidence», explique-t-on.

Le jugement de la troisième section du tribunal, daté du 14 septembre dernier, confirme les décisions de la Direction générale des registres et du notariat de juin et décembre 2019 qui refusaient la nationalité à ce citoyen par «motifs d’ordre public ou d’intérêt national».

Le requérant, qui a entamé en octobre 2010 les procédures pour devenir citoyen espagnol à toutes fins utiles, comptait sur les rapports en faveur de l’état civil, du parquet et des forces de sécurité pour accéder à la nationalité. Sans casier judiciaire, avec un enracinement, connaissant la langue et les coutumes espagnoles, une résidence légale depuis 2006, un passé d’étudiant dans le pays et une longue carrière alors il travaillait déjà pour le consulat du Maroc à Séville, tout semblait favorable pour que sa demande soit acceptée. Mais dans le processus, le CNI a été saisi.

Selon le jugement de l’Audiencia Nacional, le Centre national de renseignement avait déjà informé en 2011 le ministère de la Justice que l’employé «faisait l’objet d’une enquête pour ses liens avec l’espionnage de son pays depuis son poste au consulat de Séville». En avril 2019, et face à l’insistance de l’employé marocain à devenir espagnol, le CNI a transmis à la Justice un nouveau «rapport confidentiel». «L’octroi de la nationalité n’est pas considéré comme approprié pour des raisons de sécurité nationale, compte tenu de l’étroite collaboration (du requérant, ndlr) depuis son arrivée en 2016 au consulat du Maroc à Madrid en tant qu’agent local, avec l’actuel chef des services de renseignement marocains en Espagne», explique le rapport.

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