Mustapha Ramid a fait une concession aux Espagnols au sujet de l’adoption. Le ministre de la Justice et des Libertés, à l’issue d’une réunion, hier à Rabat en marge de la 10ème haute commission mixte maroco-espagnole, avec son homologue du gouvernement de Madrid, Alberto Ruiz-Gallardón, a décidé d’autoriser l’examen d’une quarantaine de demandes déposées, avant la fameuse circulaire de Ramid, par des ressortissants espagnoles souhaitant adopter des enfants marocains.
Une exception, en totale contradiction et avec la teneur de la circulaire du même Ramid, interdisant aux non-musulmans le droit à la «kafala» et avec les propres déclarations du ministre de la Justice. Pour mémoire, en juillet devant les députés, Mustapha Ramid s’est montré catégorique en annonçant l’interdiction aux non-musulmans d’adopter des enfants orphelins.
Une concession qui ouvre la voie à d’autres concessions
L’ambassadeur espagnol accrédité à Rabat, Alberto Navarro, un ancien ministre sous le gouvernement socialiste de Zapatero, a tenté une médiation sur ce sujet, en vain. Mustapha Ramid a renvoyé la balle dans les camps des juges, arguant de la «séparation des pouvoirs». Et pourtant, cette décision est hautement politique, prise par le gouvernement islamiste que préside Abdelilah Benkirane et non pas par les magistrats. Qu’est ce qui a changé entre temps et a contraint le ministre à assouplir sa position initiale ?
Cette concession aux Espagnols balisent la voie à d’autres nationalités, notamment des citoyens européens, répondant aux même critères que ceux de la quarantaine de ressortissants espagnols, de formuler des demandespour bénéficier de la même mesure, rendant ainsi de facto la circulaire de Mustapha Ramid caduque.