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France : Pour le préfet de l'Hérault, les SDF marocains et algériens «ne sont pas les bienvenus»

Publié
Hugues Moutouh, préfet de l'Hérault. / DR
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En début de semaine, un individu d’origine maghrébine a tenté de poignarder deux passagers d’un TER avant d’être maîtrisé par un agent de la police ferroviaire. Interpellé et placé en garde à vue par la police aux frontières, l'expert psychiatrique qui l'a examiné a finalement conclu qu'il n'était pas responsable de ses actes.

Toutefois, l’affaire a pris une nouvelle tournure avec un tweet enflammé contre les faits de délinquance supposés des SDF marocains et algériens. Jeudi, le préfet de l'Hérault a réagi sur Twitter, reprenant une information du journal Midi Libre sur un individu, en situation irrégulière, qui aurait tenté de poignarder des passagers d'un TER à Montpellier. «Je veux en finir avec la délinquance des SDF étrangers à Montpellier», a-t-il écrit.

Le préfet a rappelé que «104 gardes à vue» ont eu lieu «depuis août», ajoutant que les «Algériens et les Marocains» seraient «en majorité responsables des nombreux vols et violences avec des armes». «Nous serons intraitables. Les CRS ont instructions de ne pas les lâcher. Ils ne sont pas les bienvenus», a-t-il conclu. Un tweet supprimé deux heures après sa publication.

Toutefois, la stigmatisation n’est pas passée inaperçue par les internautes et par les ONG. «Ces propos sont à la limite de l'indignité. Comme s'il y avait une délinquance spécifique aux personnes étrangères et sans domicile fixe», a réagi Sophie Mazas, avocate de la Ligue des droits de l'Homme de Montpellier (LDH 34) auprès de Francetvinfo. «On n'a pas une parole d'extrême droite puisque l'exécutif et l'administratif sont astreints à une neutralité mais nous avons là une parole qui tire extrêmement vers la droite de la part d'un haut fonctionnaire», a-t-elle ajouté. «Ce qui est choquant, c’est qu’il arrive à déshumaniser, en si peu de mots, des réfugiés et des personnes sans domicile fixe (…) On jette en pâture, on déshumanise, comme si ces gens étaient le fléau principal», a-t-elle conclut.

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