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Grand Angle

Lutte d’influence au Mexique entre le Maroc et le Polisario

Fort de sa diplomatie des engrais, le Maroc renforce ses relations avec le Mexique, un pays qui reconnaît pourtant la «RASD». Alerté par ce rapprochement, le Polisario a dépêché, cette semaine, une délégation à Mexico.

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Photo d'illustration. / Mr-Pan - flickr
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Le Mexique est la scène d’une lutte d’influence entre le Maroc et le Polisario. Chaque partie mobilise ses relais dans cet important Etat d’Amérique du nord. Ainsi, une délégation du Front, conduite par son représentant en Amérique latine et aux Caraïbes, Mohamed Zrug, effectue une visite dans la capitale mexicaine. Elle a été reçue, mercredi au siège du ministère des Affaires étrangères, par la directrice générale de la division Afrique, Asie centrale et Moyen-Orient, Amparo Eréndira Anguiano Rodríguez.

La mission du Polisario s'est réunie, le lendemain, avec des membres de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants. Sur invitation du député Rubén Moreira Valdez, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, opposition), le représentant du Polisario a assisté à une séance plénière de la Chambre basse. Le Mexique reconnaît la «RASD» depuis 1979. 

La diplomatie des engrais  au service du Maroc

Parallèlement aux activités du Polisario durant cette semaine, le Maroc continue de renforcer sa coopération avec le gouvernement mexicain. La diplomatie des engrais ouvre, en effet, au royaume les portes de l’exécutif du président Andrés Manuel López Obrador, en fonction depuis le 1er décembre 2018. En témoigne, la réunion de travail, tenue mardi, entre le ministre de l'Agriculture et au développement rural, Víctor Villalobos Arámbula, et l'ambassadeur du Maroc au Mexique, Abdelfattah Lebbar, axée sur l'identification des opportunités de coopération dans l'agriculture et le co-investissement dans la production de dattes et d'avocats pour le marché européen, rapporte la presse locale. Les deux hommes ont discuté, le 12 septembre, les mêmes dossiers.

L’ambassadeur du Maroc a déjà abordé, en octobre 2021, la coopération bilatérale dans le domaine agricole avec le ministre des Affaires étrangères du Mexique, Marcelo Ebrard. Une rencontre qui intervenait deux mois après la reprise des exportations de phosphates extraits du Sahara vers ce pays, suspendues en 2018. Depuis, le Mexique s’est converti, au grand dam du Polisario et de ses associations, en premier client de l’OCP.

Les ports mexicains ont, d’ailleurs, accueilli en mai, juin et juillet 2022, trois vraquiers transportant un total de 117 555 tonnes, note un rapport de l'Association pour le contrôle des richesses naturelles et la protection de l'environnement au Sahara occidental (AREN), ONG proche du Polisario. Durant la même période, la Nouvelle Zélande et l'Inde ont importé, respectivement 114 255 et 104 000 tonnes.

Pour mémoire, la présidente du Sénat mexicain, Olga Sanchez Cordero s’est rendue en juin dernier au Maroc, où elle a eu des entretiens avec des responsables marocains, notamment le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

Depuis l’élection du président, Andrés Manuel López Obrador, les relations entre Rabat et Mexico enregistrent une évolution qualitative. Un élan qui devrait se poursuivre, au regard des besoins de l’agriculture mexicaine en produits fertilisants. La proximité avec l'Europe est un autre atout entre les mains de Rabat.

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