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Grand Angle

L’ONU fait état de «représailles subies» par Aminatou Haidar et ignore Sultana Khaya

Un rapport des Nations unies fait état d’«intimidations» et de «représailles» qu'auraient subies Aminatou Haidar et le couple Asfari alors qu'il ignore complètement le cas de Sultana Khaya.

 

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Aminatou Haidar. / DR
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L’ONU a rendu public, la semaine dernière, un rapport pointant les intimidations et représailles à l'encontre des personnes ayant coopérer avec l'Organisation des Nations unies. 42 Etats sont concernés par les observations des services d’Antonio Guterres, contre 47 en 2021. Le Maroc y cité.

Le texte, qui couvre la période du 1er mai 2021 au 30 avril 2022, cite exclusivement les cas d’Aminatou Haidar, la présidente de l’«Instance sahraouie contre l’occupation marocaine», Naama Asfari, condamné à 30 de prison pour son implication dans les événements de Gdeim Izik, ainsi que son épouse la Française Claude Mangin. Le rapport affirme que «Mme Haidar a continué de collaborer avec les Nations unies et a été la cible d'agressions physiques, d'une surveillance policière constante, de poursuites judiciaires et d'une surveillance en ligne». Les rédacteurs du texte indiquent que le téléphone d’Aminatou Haidar aurait été espionné par le logiciel israélien Pegasus.  

Dans sa réponse, le gouvernement marocain «a regretté que l'affaire (Pegasus, ndlr) continue d'être instrumentalisée à des fins politiques et sur la base de nouvelles allégations sans fondement». Le Maroc «a rejeté catégoriquement les allégations selon lesquelles Mme Haidar a fait l'objet d'une surveillance policière constante et de violences physiques au cours de la période considérée (1er mai 2021 au 30 avril 2022, ndlr). Le gouvernement a également noté que Mme Haidar n'avait déposé aucune plainte auprès des organes judiciaires compétents pour enquêter sur les allégations de représailles», lit-on dans le document onusien.

Rien sur la cas de Sultana Khaya

Concernant le couple Asfari, la même source rappelle que les rapports de 2018, 2019, 2020 et 2021 avaient relevé «la détérioration présumée des conditions de détention (de Naama Asfari, ndlr) à la suite de la décision du Comité contre la torture sur son cas en 2016. Des représailles signalées sous la forme d'une interdiction d'entrée contre Claude Mangin-Asfari, l'épouse du détenu, ont également été incluses dans le rapport 2019 du secrétaire général de l'ONU».

Des allégations rejetées, le 25 août 2021, par le gouvernement marocain. Dans sa réponse, l’exécutif a «fourni des informations sur les conditions de détention et a indiqué que les visites familiales ont été limitées en 2020 et 2021 pour empêcher la propagation de la Covid-19 dans les prisons. Le gouvernement (marocain) a informé que le 11 juin 2021, M. Asfari a reçu la visite d'un proche». Pour rappel, les autorités marocaines avaient expulsé Claude Mangin-Asfari en 2016 et 2018.

Il est lieu de signaler que le rapport sur les intimidations et représailles à l'encontre des personnes ayant coopérer avec l'Organisation des Nations unies a complètement ignoré le cas de Sultana Khaya. Et pourtant, la campagne médiatique menée tambour battant sur les supposées violations des droits de la Sahraouie correspond à la période fixée par l’ONU pour être citer dans son document. En effet, Sultana Khaya n’a quitté le Maroc qu’en mai dernier à destination de l’Espagne.

Pour rappel, le représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale a précisé, dans une lettre adressée en juin 2022 au Conseil de sécurité, que Mary Lawlor, rapporteuse spéciale sur la situation des Défenseurs des droits de l’Homme, s’est dessaisie du cas Sultana Khaya qui ne relève plus de son mandat.

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