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Grand Angle

France-Maroc : Faute de visa, des étudiants ratent leur rentrée universitaire

Si le mois de septembre marque la rentrée universitaire pour beaucoup de nouveaux inscrits dans des écoles supérieures, ce ne sera pas le cas pour certains d'entre eux, qui ont essuyé un refus de visa pour des études en France. Au tour des étudiants d'être les victimes collatérales de la réduction d’octroi de titres de séjour par les autorités francaises.

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Photo d'illustration / DR.
Temps de lecture: 5'

Des refus systématiques à des dossiers pourtant éligibles, c’est l’expérience de beaucoup de demandeurs marocains de visas pour la France, qu’ils soient artistes, membres de la famille d’un ressortissant binational, salariés en mission, ou même officiels. Depuis un an, la restriction sur l’octroi des titres de séjour ratisse tellement large qu’elle n’épargne plus désormais les étudiants, en contradiction avec le satisfecit affiché quant au rayonnement universitaire français à l’étranger. Touchés à leur tour par cette mesure que des élus français qualifient volontiers de rétorsion, les étudiants, en première année de licence ou de master, voient leur rêve de rejoindre une université ou une école en France tomber à l’eau à quelques semaines de la rentrée. Pour beaucoup, qui ont mis les économies familiales dans ce projet, c’est toute l’année universitaire qui risque d’être perdue.

Yousra, jeune bachelière au parcours brillant, a témoigné à Yabiladi de sa mésaventure. Elle raconte que toute son année scolaire précédente a été consacrée, d’une part, aux préparatifs du baccalauréat et, d’autre part, à la constitution de son dossier d’inscription à une école relevant de l'enseignement supérieur en France. «Avec mon père, nous avons d’abord bataillé pendant plusieurs mois pour réunir toutes les pièces demandées, nous informer sur les offres de formation via Campus France et choisir la bonne université», se souvient-elle.

Un long tunnel, puis le refus de visa

Son choix d’établissement ayant été refusé une première fois, car ne correspondant pas à son profil, Yousra opte pour une inscription dans une école supérieure payante, toujours en France. «J’ai reconstitué de nouveau mon dossier, avec la patience et l’attention qu’il fallait pour ne rien oublier ; pendant ce temps, mon père s’est occupé de son visa, car il devait m’accompagner pour m’installer», nous raconte-t-elle.

Alors que son père se voit accorder un visa, la jeune fille trouve des difficultés à décrocher un rendez-vous dans les délais, pour déposer son dossier. C’est là qu’à sa surprise, elle se confronte chemin faisant à une forme émergente de trafic par intermédiaire dans les prises de rendez-vous.

«Nous nous sommes rendus directement à la société sous-traitante de réception de dossiers pour les demandeurs de la zone consulaire de Casablanca. Lorsque nous avons su qu’il n’y avait plus de rendez-vous me permettant de déposer ma demande à temps, un membre du personnel nous a proposé de nous trouver un créneau, moyennant la somme de 1000 dirhams. Nous n’avons pas eu d'autre choix pour trouver un rendez-vous dans les délais, surtout que je suis tenue par la date des débuts des cours.»

Yousra, bachelière

Les surprises de Yousra ne s’arrêtent pas là. Quoique complet, son dossier ne lui a pas permis d’obtenir le titre de séjour. A quelques semaines de la rentrée, c'est le choc. Elle voit déjà partir cette année universitaire, dans le désarroi, l’incompréhension et la peur de ce qui adviendra de la suite de son cursus. «Je suis passée par une période de dépression. Je ne comprenais pas pourquoi après avoir fait tout ce qui m’a été demandé de faire, après m’être appliquée pour avoir de très bonnes notes au lycée jusqu’au BAC, ce n’était pas encore assez alors que j’avais aussi les meilleurs scores dans les tests passés en préparation de ma candidature, qu’aucun document ne manquait à ma demande de visa et que même les frais d’inscription à l’école en France ont été versés, en plus de ceux de la première moitié de l’année. Mon père m’avait bloqué 95 000 dirhams sur mon compte bancaire», regrette-elle.

Après cette «gifle administrative» Yousra est désorientée. «J’ai placé tous mes espoirs sur cette école puisque j'avais réussi les tests d'admission. Le seul doute au départ était l'aspect financier, mais mon père a fait le nécessaire pour résoudre ce dilemme. En dehors de la somme bloquée sur mon compte, nous avons payé près de 80 000 dirhams au total, entre les frais de pré-inscription, d’inscription et de dossier», indique la jeune bachelière, qui ne sait pas aujourd’hui si elle pourra s’inscrire dans un autre établissement qui conviendra à son orientation professionnelle.

«Pour les écoles marocaines, j'ai peur que ce soit trop tard puisque les concours d’accès se déroulent majoritairement en juillet.»

Yousra, bachelière

Des étudiants étrangers au Maroc également visés par les refus

Les jeunes bacheliers marocains ne sont pas les seuls à vivre la désillusion administrative. La mesure dite de rétorsion de la France touche également les étudiants étrangers installés au Maroc. C’est le cas de Miryam*, ressortissante malienne, qui a terminé ses études de licence dans une école payante proposant une double-diplomation avec une université française. Ayant estimé que ce serait un point à son avantage, la jeune étudiante décide de continuer en master dans une école en France.

Pourtant admise par l'école parisienne, contre toute attente, elle essuie un refus de visa. «Toutes les démarches, entre l’inscription à l’école où j’ai été admise en master et le dossier de visa, m’ont coûté 3 000 euros au total», a déclaré Miryam à Yabiladi, se disant «profondément déçue». Consulté par Yabiladi, l’avis de refus de visa indique que «les informations communiquées pour justifier l’objet et les conditions du séjour envisagé sont incomplètes et/ou ne sont pas fiables». Miryam réfute en bloc. «Ce n’est pas sérieux que les demandes sur la base de dossiers complets soient refusées comme cela, sans aucun motif valable», ajoute-t-elle, indiquant avoir veillé même à «prévoir des documents supplémentaires, à côté de ceux déjà demandés, au cas où il serait nécessaire de les joindre».

«Mon titre de séjour ici au Maroc est valable pour encore deux ans, j’ai remplis tous les critères, du point de vue administratif et de sélection à l'école, j’ai présenté les fiches de paie demandées pour justifier mon activité salariale aussi, ainsi qu’une somme conséquente bloquée sur mon compte, comme cela est demandé, mais il semble que ce ne soit pas suffisant pour avoir un titre de séjour», regrette Miryam.

Espérant encore sauver son année universitaire, Miryam a transféré son dossier au service consulaire français de son pays d’origine, après s’être informée sur cette possibilité, selon une correspondance que nous avons consultée. Sa demande a finalement peu de chances d’aboutir, d’autant que le titre de séjour lui a déjà été refusé sur la base du même dossier, dans un autre pays. «Je ne m’attendais pas du tout à cela, mais j’essaye de voir ailleurs maintenant, s’il reste des possibilités pour rejoindre un master et ne pas gâcher l’année», nous confie-elle.

Dans le même cas, l’une des anciennes camarades de promotion de Miryam, issue d’un autre pays d’Afrique, a elle aussi essuyé un refus de visa auprès du service consulaire français de Casablanca. Envisageant de continuer un master en France, elle a choisi également de réintroduire sa demande depuis son pays d’origine, où elle attend encore une réponse.

Depuis la semaine dernière, Yabiladi a sollicité l’ambassade de France au Maroc pour réagir au sujet des refus de visas d’études, mais nous n'avons toujours pas obtenu de réponse.

Le prénom a été changé

ixel
Date : le 12 septembre 2022 à 01h03
Non, sauf que votre service culturel de l'ambassade de France au Maroc et les relais de la propagande française au Maroc ( 5eme colonne) font tout pour que le pays reste ligoté envers la langue française. Cela a deux avantages, le premier est de vider le Maroc de ses meilleurs éléments et profiter ainsi de compétences formées a la base au Maroc, a titre d'exemple, il y a près de 8500 médecins marocains qui sont indexes au niveau salaire et autres spécificités administratives quasiment comme des internes français de souche! Le second est de maintenir le Maroc dans le rôle de spectateur de son propre avenir et ainsi distiller au compte gouttes les échanges culturels ou autres pour mieux le soumettre. Qu'a le Maroc a suivre une politique non plus française mais franco-européenne qui prévoit une récession coordonnée, suite aux sanctions contre la Russie, avec son lot de distorsions budgétaires qui auront pour conséquence des politiques dramatiques concernant tout ce qui est lié a au service public, notamment le savoir, la retraite et la sante. Pour vous répondre au sujet des marocains qui souhaiteraient aller vivre en France, je connais beaucoup qui souhaiteraient vivre au Maroc, non pas pour un attrait civilisationnel, mais pour le soleil, la mer, le niveau de vie, l’hospitalité et les services moins onéreux qu’en métropole. Dernier mot, l’anglais perfide pour les français est quand largement dominant dans le monde.
Kikim1
Date : le 09 septembre 2022 à 08h26
Vous devriez avoir honte. Hier l'équipe des U17 c'est faite lincher en Algérie. Pas un mot, les images censurées. ??????
molbru
Date : le 08 septembre 2022 à 20h42
Les médecins étrangers parlons en... Donc tu as une jeunesse française qui se fait recaler en masse au concours, alors qu'ils ont toutes les capacités pour réussir, mais par contre faire venir des médecins étrangers, la pas de problème. Pire, sur parcoursup, un étudiant étranger aura un avantage par rapport au français de souche, pour intégrer une école de médecine en France Are you crazyeye popping smiley
Citation
"Stephane pge" à écrit:
Et aux racistes écervelés: vous n'avez qu'à faire un tour dans n'importe quelle grande boîte français, dans les centres de recherches ou dans les hôpitaux ( et oui sans les médecins étrangers, les hôpitaux s'écrouleraient et des cons comme vous ne pourraient s'y faire soigner surtout dans les services d'urgence) pour voir le nombre de talents étrangers qui y bossent et contribuent à la richesse de la France. Bande d'abrutis finis.
molbru
Date : le 08 septembre 2022 à 20h35
Merci pour les insultes. Pourrais tu me donner le nombre d'étudiants inscrit en France, en comparaison a n'importe quel pays au monde. Pourrais tu me donner le nombre d'étudiant ayant obtenu un visa étudiant en France, et qui finisse concrètement leurs études avec un diplôme, et si pas, retourne chez eux?
Citation
"Stephane pge" à écrit:
A molbru: Regarde ma réponse à zenith182. Tu verras que tu es loin d'être une lumière. Tu fais partie des aigris qui râlent sans rien piger au monde et qui parlent faussement et à côté de la plaque. Regarde les études faites sur le sujet, ça te permettra de faire fonctionner un ou deux neurones pour piger 2 , 3 trucs.
Tazi!
Date : le 07 septembre 2022 à 23h55
Veuillez m'excuser et sans prétention, aucune, en ne prenant pas la peine de lire des raccourcis surfait certainement... Ces fameux étudiants marocains sont quémandés dans un côté octroyé comme mercenaire à la solde de ceux qui profitent de ces têtes bien pensantes... Alors,oui ! C'est le Royaume du Maroc qui forme ces têtes grises dans un dévouement servant une économie prospère dans un dévouement ignoré par ce fameux pays en nativité..., pour rejoindre une contribution à l'économie des autres, pourvu qu'ils payent et c'est dégueulasse ! Là où les "intellos ambiants" proclameraint un meilleur accueil dans un pays tiers, j'y vois une fuite de cerveaux formé par le contribuable marocain à perte !!..
Stephane pge
Date : le 07 septembre 2022 à 22h43
Et aux racistes écervelés: vous n'avez qu'à faire un tour dans n'importe quelle grande boîte français, dans les centres de recherches ou dans les hôpitaux ( et oui sans les médecins étrangers, les hôpitaux s'écrouleraient et des cons comme vous ne pourraient s'y faire soigner surtout dans les services d'urgence) pour voir le nombre de talents étrangers qui y bossent et contribuent à la richesse de la France. Bande d'abrutis finis.
Stephane pge
Date : le 07 septembre 2022 à 22h25
A molbru: Regarde ma réponse à zenith182. Tu verras que tu es loin d'être une lumière. Tu fais partie des aigris qui râlent sans rien piger au monde et qui parlent faussement et à côté de la plaque. Regarde les études faites sur le sujet, ça te permettra de faire fonctionner un ou deux neurones pour piger 2 , 3 trucs.
Stephane pge
Date : le 07 septembre 2022 à 22h05
A zenith182: Maîtriser l'anglais t'ouvre la portes de toutes les universités mondiales et même en France tu as de plus en plus de formations en anglais. Et détrompe toi, il y a bcp de bourses et les étudiants bossent souvent avec la fac pour financer leurs études. Je sais de quoi je parle. Cest payant mais il y a moulte mécanismes pour financer. J'ai une cousine qui est partie du Maroc pour étudier aux US . Les frais d'inscription sont offerts + une sorte de salaire contre des heures de soutien ou des cours de langues étrangères. Dans l'article la fille dit avoir payé 8000 euros en frais d'inscription ! Pour au final être diplômée d'une école lambda qui sert à rien. Et ta remarque: personne en France n'a envie de payer des impôts pour les étudiants marocains...s'ils sont pas contents... dénote d'une profonde méconnaissance du monde. Les américains attirent des centaines de milliers d'étudiants étrangers par an et leur offrent de super conditions car ils voient en eux un potentiel: s'ils restent aux US ça sera des potentialités qui serviront les US. S'ils retournent chez eux, ils servirent les US et seront des ambassadeurs pour les US car ils vont occuper des postes à responsabilité dans leurs pays d'origine et vont naturellement favoriser la coopération avec les US. Ca s'appelle du soft power. Mais bon , les US, le UK ou même la Chine qui offrent de plus en plus de bourses pour attirer des étudiants étrangers sont cons apparemment. Je ne m'étonne pas du déclin de la Frabce avec une mentalité comme la tienne. Mentalite bornée et aigrie. Et autre chose. Une étudiant étranger vient souvent pour les études supérieures donc coûte presque rien au pays d'accueil . Ce qui coûte cher c'est la petite enfance, primaire collège et lycée. Bcp de français par ex ont coûté hyper cher à l'état pour rien au final. Et là ils sont encore un fardeau pour l'état car ils foutent rien. Alors qu'un étudiant étranger soit il reste en France et donc bosse et paie des impôts soit il rentre chez lui.
molbru
Date : le 07 septembre 2022 à 20h38
Banco, l'université de Lausanne vient d'ouvrir 100.000 places et en plus il offre une bourse et un logement pour chaque étudiant. Go Lausanne ByeclapDansethumbs up
Citation
Axis.7 à écrit:
C'est inadmissible. Il est temps de se tourner vers d'autres pays que la France. Pour rappel, l'ecole Polytechnique de Lausanne est bien plus reputée que celle de Paris. Elle a fourni un nombre incroyable de Prix Nobel. Il n' ya pas que la France dans le Monde surtout qu'elle est en declin. Elle ne merite pas nos cerveaux.
molbru
Date : le 07 septembre 2022 à 20h35
Il faudrait aussi que la France mette en place les mêmes conditions d'accès aux étudiants étrangers que dans les pays anglosaxons, car même si elles sont durcies actuellement, on en accueille des milliers, et cela coûte une blinde...
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"Stephane pge" à écrit:
Voilà pourquoi il faut mettre l'anglais comme 1ère langue, ainsi les étudiants marocains pourront aller dans plein d'autres destinations pour leurs études. Être dépendant du français c'est être dépendant de la France.
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