Portugal : Pour contrer le Maroc, le Polisario parie sur les communistes

En juillet dernier, le gouvernement portugais a exprimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, João Gomes Cravinho, son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. Pour contrer cette position, le Polisario parie sur l’appui traditionnel des communistes locaux. En témoigne la réunion, tenue vendredi 2 septembre à Lisbonne, entre des cadres de cette formation et le nouveau représentant du Front au Portugal, Omar Mih. Une délégation du Front a, également, pris part à un festival organisé par le Parti Communiste portugais. Une occasion pour relayer les positions du mouvement séparatiste.

Le PCP, bien qu’en déclin avec seulement six sièges à la Chambre des représentants glanés lors des législatives anticipées de janvier 2022 contre 12 au scrutin de 2019, reste un maillon important dans le dispositif d’appui aux thèses du Polisario en Europe. Ses deux eurodéputés, João Ferreira et Sandra Pereira, sont les auteurs de questions écrites portant sur «la répression du peuple du Sahara par les autorités marocaines» ou sur le financement de l'instrument européen de voisinage de sociétés européennes installées au Sahara.

Pour rappel, en mai 2018, le PCP avait réussi à convaincre une majorité de députés à voter une motion, appelant le gouvernement portugais «à promouvoir une action conséquente en faveur de la concrétisation du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui en particulier au sein des institutions internationales où le Portugal est représenté».

Outre l’appui du PCP, le Polisario compte également sur le soutien d’associations portugaises. Au lendemain des déclarations du chef de la diplomatie, João Gomes Cravinho, saluant le plan marocain d’autonomie au Sahara, une vingtaine d’ONG ont sollicité, dans une lettre adressée au Premier ministre Antonio Luis Santos da Costa, de «défendre clairement et explicitement le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination».