Islam : Des hackers menacent le modèle religieux marocain

«Le modèle marocain dans le champ religieux est fondé sur le juste milieu, la modération et la lutte contre l'extrémisme et répond ainsi aux besoins spirituels de la Nation», a déclaré Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, rapporte Le Matin. Et ce, en marge d'une rencontre des ministres des affaires religieuses des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA), tenue lundi dernier à Nouakchott, sous le thème «L'Islam sunnite modéré et son rôle dans la protection de la culture et de la pensée des sociétés maghrébines».

Tous l’entendent-ils de cette oreille ?

Pendant que l’Etat prône un islam modéré, un jeune marocain se prénommant Redouan aurait initié une armée sur le web baptisée : «armée arabe électronique», selon une dépêche du site d’information pakistanais Pakobserver. Une initiative motivée par la réalisation du film islamophobe «innocence of muslim» qui a récemment enflammée la communauté musulmane à travers la planète.

L'armée arabe électronique «a été formée récemment et nous avons commencé à travailler comme une équipe, hormis la nature de notre activité qui suggère plus le travail de manière individuelle», explique Redouan dans un email. Le groupe est composé de ressortissants de plusieurs pays dont Abdel Haq du Maroc, Hacker wesker d'Arabie Saoudite, Alaa et Khaled de Syrie. «Nous nous sommes mobilisés pour une campagne de défense du prophète d’Allah», insiste Redouan.

«L’idée de départ est mienne, je l’ai présenté à nombre de mes camarades à travers le monde musulman et ils se sont aussitôt mobilisés autour», écrit Redouan dans son email explicatif.

Leur objectif commun : «repousser toutes les attaques contre [leur] religion» en piratant les sites web occidentaux. Ce, afin de «transmettre [leur] message fort à qui de droit».

Visiblement, les oulémas ont du pain sur la planche, puisque leur rôle est entre autre d’éclairer l'opinion publique et combattre toutes formes d'exagération et d'extrémisme. D’autant que le Conseil supérieur des Oulémas, en réaction au film antimusulman a estimé que «la riposte à l’offense ne se fait pas par l’offense et la réponse à la provocation ne se fait pas par le recours à la violence et au crime, mais par la voie de la sagesse et du dialogue serein, et l’entente entre les sages du monde parmi l’ensemble des peuples et des religions, en vue de favoriser la concertation et la coopération pour la protection des sacralités et l’instauration de la compréhension entre les humains, en bannissant les sources de mésentente et d’agression». 

Depuis la médiatisation de la fameuse «armée», les autorités marocaines n’ont pas encore réagi. Entre temps, le «cerveau» du projet continuerait à en assurer le pilotage depuis Casablanca.