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Grand Angle  

Marhaba : Le centre d’accueil de la Fondation Hassan II pour les MRE tourne à plein régime

Après deux ans de crise sanitaire ayant obligé de nombreux Marocains du monde à annuler ou à réduire leur fréquence de retour au pays, le centre d’accueil de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidents à l’étranger connaît un nouvel afflux, pour s’informer sur des questions juridiques ou bénéficier d’une orientation d’ordre économique. L’institution recueille aussi les doléances des MRE.

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Fondation Hassan II pour les Marocains résidents à l’étranger / Ph. Naji El Gormat - Yabiladi
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La reprise de l’Opération Marhaba pour l’accueil des Marocains résidents à l’étranger (MRE), l’activité économique et les voyages internationaux, après deux ans de crise sanitaire liée à la Covid-19, constituent une somme de facteurs faisant de la Fondation Hassan II pour les MRE un carrefour. Tout au long de l’année, mais surtout lors de la période estivale, ils sont nombreux à pouvoir bénéficier du centre d’accueil de l’institution à Rabat, afin de s’informer sur différentes questions liées à des dossiers juridiques, à des démarches administratives, à l’éducation à la langue arabe ou à l’accompagnement pour l’investissement dans le pays.

«Cela fait plusieurs années que nos centres d’accueil sont ouverts à cet effet, sur l’année et surtout à l’occasion de l’Opération Marhaba», a déclaré à Yabiladi Fatiha Amellouk, directrice du pôle art, culture et communication à la Fondation Hassan II pour les MRE, lors d’une visite de presse ce jeudi aux locaux du centre d’accueil. Sur place, «des cadres spécialisés sont présents pour répondre à toutes les requêtes, y compris des cadres de la Direction générale des impôts (DGI), de l’Agence nationale de la conservation foncière (ANCFCC), ainsi que la Direction générale des douanes et impôts directs, qui collabore en ligne», a-t-elle ajouté.

La responsable a souligné que le centre d’accueil est accessible à distance aussi, en plus d’informations disponibles sur le site de la Fondation, fh2mre.ma. Dans le cadre de l’Opération Marhaba 2022, les portes sont ouvertes du 6 juin au 15 septembre, de 9h30 à 16h, 7 jours sur 7, au siège de la Fondation sis 67 boulevard Ibn Sina, Agdal, Rabat.

«La nouveauté cette année est qu’il est possible de contacter directement les autres directions, notamment celle du partenariat, ainsi que celle de l’éducation pour l’enseignement de la langue arabe dans le pays de résidence, de même que le pôle art et culture, qui permet à nos artistes résidents à l’étranger d’exposer leurs travaux dans notre Espace Rivages.»

Fatiha Amellouk, directrice du pôle art, culture et communication, Fondation Hassan II

Fatiha Amellouk, directrice du pôle art, culture et communication à la Fondation Hassan II pour les MRE / Ph. Naji El Gormat - YabiladiFatiha Amellouk, directrice du pôle art, culture et communication à la Fondation Hassan II pour les MRE / Ph. Naji El Gormat - Yabiladi

De plus en plus de MRE veulent investir au Maroc

Beaucoup des sollicitations des MRE portent notamment sur l’information foncière et l’aide à l’investissement dans le pays d’origine. Cadre du pôle de la promotion économique à la Fondation Hassan II pour les MRE, Nabil Alami a déclaré à Yabiladi que ce service sert à l’accompagnement à cet effet. «La mission s’articule autour de trois grands axes que sont le traitement des requêtes, l’accueil et l’orientation, ainsi que l’information à destination des investisseurs marocains de l’étranger concernant le climat économique national», a-t-il indiqué.

Au vu des restrictions sanitaires pendant deux ans et maintenant que l’activité économique reprend dans les différents secteurs, ce service est particulièrement sollicité, plus qu’avant la crise. «Nous observons un réel engouement chez les Marocains du monde qui veulent investir au Maroc», nous a confirmé le responsable. «Sur cette année et uniquement depuis le démarrage de l’Opération Marhaba 2022, nous avons déjà reçu une centaine de demandes de MRE qui veulent investir au Maroc», a-t-il ajouté.

Dans ce sens, l’information et le conseil juridique restent importants pour aider et faciliter ces projets. «Sur le pourcentage des doléances que nous recevons des Marocains résidents à l’étranger, près de 80% sont relatives à l’immobilier. C’est pour cela que nous avons invité la direction du cadastre et de la conservation foncière au siège de la Fondation, pour essayer de répondre aux requêtes des MRE», indique Nabil Alami, réagissant à la question des défis auxquels les investisseurs marocains de l’étranger peuvent se confronter.

Sur le terrain et seulement cette année, la Fondation Hassan II a suivi plus 800 dossiers de MRE en cours de traitement devant les tribunaux du pays, a indiqué à Yabiladi l’expert juridique Zakaria El Omari. Selon lui, beaucoup de ces affaires portent justement sur le foncier et l’immobilier. C’est pourquoi, au sein de l’institution, le pôle assistance juridique et sociale accompagne et oriente les MRE, notamment ceux qui ne peuvent pas de déplacer fréquemment au Maroc, pour la gestion de leurs litiges administratifs et judiciaires au niveau national, a indiqué le spécialiste.

Un accompagnement qui fait le lien entre les pays de résidence et celui d’origine

En plus de l’accompagnement des MRE, la Fondation Hassan II est dotée d’un pôle de coopération et de partenariats. Son directeur, Fouad Benmakhlouf explique que ce service permet de développer des partenariats avec des institutions nationales et internationales, au vu de l’importance de suivre, de documenter et d’avoir une connaissance globale de l’évolution des profils migratoires du Maroc.

Dans ce sens, une convention entre la Fondation Hassan II et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) permet justement de «suivre l’évolution de la migration marocaine dans le monde» en élaborant plusieurs rapports à ce sujet, tous consultables sur le site de la Fondation. «Ces documents permettent aussi de mieux connaître les profils de nos Marocains du monde dans différents pays, à commencer par ceux qui ont connu les premières migrations vers l’Europe : la France, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, puis les pays de la nouvelle migration : l’Espagne, le Portugal et l’Italie», a déclaré Fouad Benmakhlouf à Yabiladi.

Par ailleurs, ce processus de documentation et de recoupement de données rend possible «une meilleure visibilité sur les régions de départ depuis le pays d’origine, ainsi que la composition de la communauté marocaine à l’étranger». «Aujourd’hui, 49,5% de cette migration est constituée de femmes», a indiqué le responsable, ajoutant qu’il s’agit d’«une communauté qui évolue considérablement, d’autant que nous sommes à la quatrième génération dans certains pays».

Grâce à ce processus, la fondation s’ouvre désormais sur l’étude de la migration des compétences marocaines, qui est relativement récente en comparaison avec la migration ouvrière ou celle d’ordre académique et économique. Cette forme plutôt nouvelle est dirigée principalement vers le Canada et les Etats-Unis, confie Fouad Benmakhlouf. Les données montrent, en outre, que dans ses différents profils et ses diverses générations, «la migration marocaine se dirige à 80% vers l'Europe, les 20% restants étant répartis entre l’Amérique, le Moyen-Orient et l’Afrique».

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